La bombe à retardement de l’économie

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Le 3 novembre, nous avons pu assister au coup de colère d’olivier Véran lors de l’examen du projet de loi sur la prolongation de l’état d’urgence sanitaire à l’Assemblée nationale.

Alors que les débats s’éternisaient, le ministre de la Santé a montré son impatience en décrivant les souffrances de malades qu’il avait rencontrés la veille. Sans douter de la sincérité de la compassion exprimée par Olivier Véran, il est tout de même peu probable que les réticences de l’opposition soient responsables de l’accroissement de la pandémie. Il ne paraît en rien scandaleux que les parlementaires prennent leurs précautions avant de signer un chèque en blanc à l’exécutif. Le moins que l’on puisse dire est que la feuille de route du Gouvernement est confuse. Depuis son arrivée à la Santé, Olivier Véran nous a montré que sa vérité d’aujourd’hui n’est pas forcément celle de demain. Ses affirmations contradictoires sur l’utilité du masque illustrent ce tâtonnement. Rien n’empêche de penser que d’autres politiques que le confinement total de la population seraient de nature à contenir le virus. Or, le Gouvernement juge déplacée l’évocation de la catastrophe économique qui s’annonce au regard du combat que mènent les médecins.

Pourtant, les victimes de demain qui seront broyées par le chômage, la faillite personnelle, ne peuvent être calculées à l’aide des projections mathématiques utilisées par les épidémiologistes. Mais pour eux aussi le choc sera très rude. Aussi serait-il sage de ne pas éluder systématiquement l’examen des facteurs économiques lors de la définition des plans de lutte contre la pandémie.

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