La facture économique s’annonce lourde

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Alors que vient de s’achever le 14e samedi de manifestation des gilets jaunes, la facture économique, qui découle de la casse et des blocages inhérents au mouvement, commence à se préciser. En janvier, près de 5 000 entreprises ont déposé des demandes de chômage partiel concernant près de 72000 employés. Déjà en décembre, 50000 salariés étaient concernés par la demande de cette mesure. Dans divers secteurs, les estimations des pertes sont annoncées. Le Conseil national des centres commerciaux (CNCC) fait état d’un manque à gagner de 2 milliards d’euros. La fédération du transport estime également que ce mouvement a également coûté 2 milliards d’euros aux transporteurs. Déjà, deux tiers des commerçants estiment que les soldes d’hiver ont été moins animées que celles de l’année passée. Du côté de l’hôtellerie-restauration, l’impact est plus difficile à chiffrer. Deloitte In Extenso qui présentait dernièrement le bilan hôtelier de l’année passée estime qu’en 2018, sans le ralentissement dû à ces événements, l’hôtellerie aurait pu renouer avec le niveau record de fréquentation de 2014. « Le fort ralentissement des réservations en décembre a engendré une baisse conséquente des taux d’occupation, particulièrement sur le segment haut de gamme et de luxe.

Un repli qui pourrait se poursuivre au premier trimestre 2019 », commente Joanne Dreyfus, associée Deloitte. À Paris, notamment le segment haut de gamme a été particulièrement impacté en raison de la baisse de la fréquentation étrangère. Mais ces premiers chiffres ne tiennent pas compte de la situation du début d’année. Toujours selon Deloitte In Extenso, « l’impact des manifestations pourrait toutefois être plus important en 2019, du fait des répercussions en termes d’images sur la destination France ». L’Insee estime, pour sa part, que le mouvement a fait perdre 0,1 % de croissance au quatrième trimestre. À l’échelle de la France, ce n’est pas anodin. Mais ce chiffre revêt des réalités très diverses. Certains commerçants voient les gilets jaunes passer chaque semaine devant leurs portes, d’autres sont à l’écart des manifestations et leurs désagréments sont insignifiants. Dominique Restino, le président de la chambre de commerce de Paris, vient de monter au créneau en rappelant que 550 commerces parisiens ont été victimes de dégradations et que les magasins les plus touchés ont perdu 30 % à 40 % de leur chiffre d’affaires. L’élu consulaire craint ainsi que de nombreux dépôts de bilan inter- viennent dans les trois à six mois. « Il faut que la casse de nos commerces cesse et que les tensions s’arrêtent », a-t-il ajouté.

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