La reprise chahutée du secteur CHR

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Après une saison estivale en demi-teinte, l’activité du secteur de la restauration peine à décoller. L’instauration du passe-sanitaire, la poursuite du télétravail pour de nombreuses entreprises sont venues perturber la reprise de nombreux restaurateurs. Témoignage de Laurent Villa, président du groupe RX Invest.

Après un été mitigé, les conséquences de la crise sanitaire accompagnent et perturbent encore le quotidien du secteur CHR. L’instauration du passe sanitaire dans les restaurants pour les clients a grandement perturbé la rentrée de nombreux restaurateurs. Mais les professionnels tentent de se concentrer sur le positif. « De la saison estivale, je retiens une bonne fréquentation de la clientèle française parce qu’elle a peu voyagé. Le mois de juillet a été très bon, à l’inverse du mois d’août qui a été plus compliqué. Nos établissements se trouvent principalement dans des centres commerciaux. L’instauration du passe sanitaire nous a donc beaucoup affectés », témoigne Laurent Villa, président du groupe RX Invest. Le maintien du télétravail dans de nombreuses entreprises a également eu un impact fort sur l’activité des restaurants du réseau. Bon nombre de salariés sont partis vivre loin de leur lieu de travail, désertant les quartiers d’affaires et par conséquent leurs restaurants. « Le télétravail a un impact positif sur la livraison à domicile et au contraire négatif sur la partie déjeuner d’entreprise. Les employés de bureau viennent de façon moins fréquente dans les restaurants. Il y a entre 12 et 15 % de perte pour la partie activité du midi en semaine », souligne Laurent Villa.

Une obligation mal vécue par les salariés 

En plus du renoncement de certains clients, il a fallu gérer en parallèle les réticences des salariés. « L’obligation du passe sanitaire pour les salariés est assez mal vécue. De nombreux employés (10 à 15 %) se sont mis en chômage partiel parce qu’ils ne veulent ni se faire vacciner ni se faire tester. Nous appréhendons cette gestion RH. J’ai quand même eu 50 STC (ndlr, solde de tout compte) ce mois-ci. J’ai énormément de départs », explique Laurent Villa. Le paiement des congés payés accumulés est compliqué à assumer, lors de la rupture de contrat, pour de nombreux établissements. Mais Laurent Villa reste néanmoins confiant, malgré le retard des aides délivrés par l’État. « On a une vision assez optimiste sur le long terme. Sur le court terme, c’est plus difficile. On est accompagnés par des subventions mais on les perçoit très peu. C’est techniquement très compliqué car il y a entre trois et cinq mois de retard. Globalement on a une vision optimiste sur nos affaires », confie le président du groupe RX Invest « Ce n’est pas la catastrophe de l’année dernière, nous sommes impatients de retrouver notre activité classique dans les prochains mois. Nous visons la période de Noël », poursuit Laurent Villa.

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