Les mesures sanitaires et le «tsunami» d’annulations dans les CHR
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D’après deux études réalisées entre décembre 2021 et janvier 2022 pour le compte des syndicats du secteur, les nouvelles mesures sanitaires ont provoqué un « tsunami » d’annulations dans les cafés, hôtels et restaurants.
Un « tsunami ». La métaphore, un brin hyperbolique mais parlante, se rapporte aux annulations qui auraient suivi les annonces de nouvelles mesures sanitaires en décembre 2021. Afin de mieux comprendre l’ampleur du phénomène, les quatre syndicats patronaux des cafés, hôtels et restaurants publient les résultats de deux études menées entre dernier mois de 2021 et janvier 2022.
L’impact apparent des mesures gouvernementales
Vendredi 17 décembre. Jean Castex provoque un petit tremblement de terre en annonçant un projet de loi visant à transformer le passe sanitaire en passe vaccinal. Petit, car les précédents ailleurs en Europe – en Autriche par exemple – avaient lancé de nombreuses rumeurs, finalement fondées. Dans un même temps, Olivier Véran explique au grand public l’objectif de la mesure : « Empêcher les gens d’aller dans les bars, les restaurants, dans les lieux qui reçoivent du public s’ils ne sont pas vaccinés, c’est plus efficace que leur mettre une amende de 100€ quand on les attrape dans la rue. »
La cinquième vague, que le variant Omicron n’a pas encore transformé en raz-de-marée, bat son plein. Et les restaurateurs se retrouvent ballotés par cette mer agitée. « Alors que seulement 22% des restaurateurs connaissaient encore une baisse d’activité au moins égale à 50% de leur activité par rapport à 2019, ce pourcentage grimpe à 45% dès la semaine 50 de 2021, celle qui suit les annonces gouvernementales », annonce la première étude commandée par les syndicats. Cette dernière a été réalisée sur un panel de 3.000 professionnels, du 23 au 29 décembre 2021.
L’étude rapporte en outre que quatre cafés, bars et brasseries sur cinq ont enregistré une baisse de leurs réservations de l’ordre de 30 %, et que plus d’une sur deux ont tout simplement vu la moitié de leurs clients annuler leurs tables.
L’hôtellerie n’est pas en reste
Dans les semaines précédant les restrictions annoncées par le gouvernement, la tendance des annulations était « de l’ordre de 10 à 15% ». Elle a « soudainement grimpé à la suite des annonces du Premier Ministre », rapportent les syndicats. Le nombre des annulations « a grimpé à tel point que 40% d’hôtels ont déclaré perdre au moins 50% de leurs réservations et même 2 hôtels sur 3 perdre au moins 30% de leurs réservations ». La tendance se confirme en janvier 2022. Au moins un hôtelier sur deux a perdu entre 80% et 100% de ses réservations de début d’année.
Les conséquences sur le chiffre d’affaires sont également « considérables » puisqu’un hôtelier sur deux affirme perdre au moins 50 % de son chiffre d’affaires et que trois hôteliers sur quatre avouent perdre au moins 30 % de leur chiffre d’affaires.
Les mesures sanitaires impactent également l’activité
Une 2ème enquête flash menée les 4 et 5 janvier 2022 auprès de 836 professionnels indique que l’interdiction de consommer debout au bar a fortement impacté l’activité. 93 % des cafetiers disent subir une baisse d’activité du fait de cette mesure notamment, 84 % reconnaissent que la baisse d’activité atteint au moins 30 %.
85% des restaurateurs reconnaissent également une baisse de leur activité du fait des contraintes sanitaires, une baisse qui atteint au moins 30% du chiffre d’affaires pour 81% d’entre eux.
Les syndicats demandent des aides adaptées
Bruno Le Maire, Élisabeth Borne et Jean-Baptiste Lemoyne s’étaient entretenus lundi 03 janvier 2022 avec les représentants de l’hôtellerie-restauration et du tourisme. Une heure et demie de discussions qui ont donné lieu à la révision des dispositifs alloués à ces secteurs au vue des nouvelles restrictions sanitaires qui les affaiblis. Au regard des résultats des deux études, « le GNI, le GNC, le SNRTC et l’UMIH demandent que les mesures d’accompagnement annoncées en début de semaine soient adaptées », assène le communiqué.
Les organisations demandent que l’éligibilité à l’aide à coût fixe soit ramenée de 50% à 30% de perte de chiffre d’affaires pour les entreprises du secteur et que le montant de l’indemnisation soit porté de 90% à 100% de l’EBE négatif, à tout le moins pour les entreprises occupant moins de 50 salariés.
Elles demandent aussi au gouvernement que l’accès à l’activité partielle sans reste à charge et que les exonérations de charges de Sécurité Sociale annoncées soient mises en œuvre dès décembre 2021 pour toutes les entreprises du secteur HCR subissant une perte de chiffre d’affaires au moins égale à 65% ou connaissant une baisse d’activité du fait des mesures sanitaires mises en œuvre.