L’hôtellerie-restauration impactée par les gilets jaunes

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Pour la deuxième fois, le week-end dernier, les CHR parisiens ont fait partie des victimes de la montée des gilets jaunes à Paris. À la suite des échauffourées entre CRS et manifestants, d’importants dégâts ont été commis dans des restaurants et des brasseries, comme Le Crystal ou l’emblématique Belle Armée de Gilbert Costes, qui a été partiellement incendié. Nombre de ces restaurants n’étaient pas en mesure de rouvrir lundi matin, même si les pouvoir publics ont fait de gros efforts pour remettre les quartiers concernés rapidement en état. Dimanche, Marcel Bénézet, président de la branche café du Synhorcat, a accompagné le résident de la République lors de sa visite à la brasserie Copernic, avenue Kléber. « Le GNI condamne le comportement des casseurs et demande aux gilets jaunes qu’ils cessent leur mouvement, un mouvement qui tourne à l’émeute hebdomadaire », a déclaré le responsable syndical. Dès lundi matin, le ministre de l’Économie et des Finances a fait le point à Bercy avec les représentants des syndicats professionnels afin d’évoquer des pistes pour permettre aux restaurants de se relever après ces destructions. Le GNI, par la voie de son président, Didier Chenet, a demandé des reports de charges sociales et fiscales pour les entreprises impactées, notamment de possibles mises au chômage partiel qui ne pourront être ouvertes qu’après un délai de six jours. Plus globalement, le tourisme en général est impacté par ces images d’émeutes qui circulent en boucle sur les télévisions du monde. Didier Chenet estime que, durant les week-end, la restauration parisienne est affectée par une baisse de fréquentation de 20 à 50 % selon les établissements. L’hôtellerie afficherait, selon lui, un repli de 15 % et les annulations de réservations sont inquiétantes. Ces pertes d’attractivité concerneraient également la province avec une portée néanmoins atténuée. « Je ne veux même pas craindre un nouveau week-end de manifestation ni imaginer l’impact que cela pourrait avoir », a déclaré Didier Chenet, interrogé sur la perspective d’un troisième weekend consécutif de manifestation dans la capitale. Il a exhorté le président de la République à faire des concessions : « En bon marin, pour tenir le cap dans la tempête, il faut savoir baisser la voile. Le gouvernement doit adapter les mesures au moment. » Pour redonner du pouvoir d’achat aux Français, le GNI a fait deux propositions majeures à Bruno Lemaire : la mise en place dès le 1er janvier des exonérations de charges sociales sur les heures supplémentaires prévues en septembre, et la défiscalisation et l’arrêt des charges sociales sur les avantages en nature perçus par les employés de l’hôtellerie-restauration. Le ministre de l’Économie n’aurait pas fermé la porte à ces deux suggestions. 

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