Corse : Gloria maris, des daurades labellisées

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Les daurades royales Gloria Maris sont les seules en Europe à bénéficier d’un Label Rouge. Une distinction obtenue en mai 2022 à la suite de la mise en place par l’éleveur aquacole d’un cahier des charges rigoureux.

Gloria Maris
Système de pêche de Gloria Maris. Crédits : Gloria Maris.

Fleuron français de l’aquaculture marine, l’entreprise Gloria Maris continue sa montée en gamme : déjà bénéficiaire d’un Label Rouge sur son maigre, l’aquaculteur a obtenu ce printemps l’autorisation d’apposer le prestigieux signe de qualité sur ses daurades royales élevées en Corse. Une labellisation unique en Europe, acquise au prix de la mise en place d’un cahier des charges drastique. « Nous voulons nous démarquer des productions de masse grecques, turques ou croates, explique Bastien Riera, son directeur général. Les poissons d’import élevés en eau chaude toute l’année sont gras. Il suffit de
passer le doigt dessus pour s’en rendre compte. Nos conditions d’élevage et la qualité des eaux du golfe d’Ajaccio font que nos daurades ont davantage de muscle, avec une chair toujours ferme et iodée.
 »

Les contraintes du label sont importantes : l’utilisation de pesticides ou d’antibiotiques est proscrite, et des contrôles opérés plusieurs fois par an. L’alimentation doit provenir d’une pêche durable, sans OGM et avec une teneur en huile et farine de poisson d’origine marine nettement supérieure à celle de l’aliment conventionnel. « Sans compter que sur notre site d’élevage, tout est distribué à la main, précise Bastien Riera. Dans beaucoup d’endroits, c’est automatisé, ce qui occasionne du gaspillage et une pollution des fonds. Combiné à la faible densité de poissons que nous impose le label, chez nous l’impact sur l’environnement est nul. Sous nos filets d’élevage, on trouve des concombres de mer, des huîtres et même des langoustes. »

Dans ce secteur situé au large des îles Sanguinaires, les hivers froids favorisent aussi une croissance lente et sans mauvais gras. « Là où l’eau reste chaude toute l’année, les élevages arrivent à booster les croissances pour commercialiser des poissons entre 800 g et 1 kg dès 12 mois, pointe le jeune dirigeant. Nous, il nous faut 20 mois pour obtenir une daurade royale de 300g, et jusqu’à trois ans et demi pour un spécimen d’1,5 kg. Forcément, la qualité est là. » Autre obligation exigée par le Label Rouge, conditionner le poisson en moins de quatre heures après abattage.

Une pratique qui permet de maintenir à la chair un maximum de fermeté. « Le poisson frais est notre cœur de métier, insiste Bastien Riera. Nous travaillons à la commande. Le poisson est pêché le matin et livré à Paris en trois jours. Beaucoup de nos concurrents expédient en une journée des produits qui viennent de Grèce ou de Turquie… mais via des stocks déportés situés dans la région de Milan ou de Lyon où le poisson reste en chambre froide. Une fois arrivé à destination, il se conserve moins longtemps. Le nôtre restera frais sept à huit jours. Pour nos clients, cette tenue dans le temps est primordiale. » Une qualité premium qui a un prix, environ 10 à 15 % de plus qu’une daurade royale UE élevée en conventionnel.

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