Candidats au Bocuse d’Or France 2023 : Damien Corneloup, l’outsider des compétitions 

  • Temps de lecture : 4 min

Qui succèdera à Naïs Pirollet, vainqueur du Bocuse d’Or France en 2021 qui a représenté l’hexagone lors de la finale du Bocuse d’Or en 2023 ? La réponse est attendue pour le 8 septembre prochain, journée prévue pour l’épreuve du Bocuse d’Or France 2023. Le gagnant aura ensuite la possibilité de porter les couleurs de la France lors du Bocuse d’Or Europe 2024, prévu les 19 et 20 mars, à Trondheim, en Norvège. À quelques semaines de la sélection française, l’heure est à la présentation des six candidats retenus. Parmi eux, Damien Corneloup, second à l’Atelier Yssoirien à Issoire (14).

Damien Corneloup.
Damien Corneloup. Crédit : DR.

Damien Corneloup a fait ses classes aux côtés des chefs étoilés Raphaël Vionnet et Ronan Kervarrec. Durant ses deux années passées en Océanie, il apprend l’art de la préparation du poisson. Depuis, Damien Corneloup officie en tant que second aux côtés du chef Dorian Van Bronkhorst à l’Atelier Yssoirien situé à Issoire dans le Puy-de-Dôme. Le Bocuse d’Or France est son tout premier concours.

Comment abordez vous la compétition ?

J’ai la chance d’avoir des collègues et des amis qui sont venus m’aider et bien sûr, je suis accompagné de mon coach, le chef Jérôme Nutile. Je l’ai rencontré il y a un mois seulement mais je lui fais pleinement confiance. Nous avons terminé nos préparations et maintenant, avec mon second, nous devons nous entraîner à réaliser les épreuves dans les temps impartis. C’est un concours prenant. Cela demande de se surpasser sans cesse mais toutes les personnes qui ont la réelle passion de ce métier s’investissent énormément dans les Bocuse d’Or. En revanche, j’ai perdu un mois d’entraînement car juillet reste un moment important dans la restauration et il était donc hors de question de quitter les cuisines de L’Atelier Yssoirien.

Que représente pour vous les Bocuses d’or ?

C’est un concours très prestigieux. Pour ma part, je le considère comme les Jeux Olympiques des cuisiniers. Cela fait maintenant dix ans que je suis vraiment les Bocuse d’Or et je pense que je me suis réellement plongée dedans en 2017, au moment de la participation de Matthieu Otto. J’étais présent au Sirha cette année-là, j’ai vu deux jours de compétition et j’ai adoré. Enfin, pour moi, le Bocuse d’Or France c’est un vrai challenge car c’est le premier concours auquel je participe. En effet, j’ai toujours eu un côté compétiteur mais je n’ai jamais eu l’occasion de participer à une seule compétition. Je suis très impatient.

Si vous représentez la France lors de la compétition, qu’est-ce que cela implique pour vous ?

Ce serait un véritable honneur de porter les couleurs de la France. En revanche, j’ai conscience que pour réussir cette compétition il est nécessaire de rester modeste, d’apprendre à garder les pieds sur terre. De plus, le jour de la compétition, il faudra être en bonne condition physique et mentale et être habité par une réelle envie de gagner.

Le parcours de Damien Corneloup

Originaire de la Loire, Damien Corneloup a toujours su que sa place était en cuisine « c’est un truc de famille » glisse-t-il. S’il commence ses classes dans « un restaurant d’amis dans le Sud-Ouest », Damien Corneloup intègre rapidement les cuisines du chef étoilé Raphaël Vionnet à Thonon-Les-Bains ou encore celles de Ronan Kervarrec au restaurant Le Saison à Saint-Grégoire, en Bretagne. Lorsqu’il décide de quitter la France pour l’Australie, le jeune cuisinier ne parle pas un mot d’anglais. Pourtant, il entre dans les cuisines du restaurant gastronomique Bénélong situé au sein de l’Opéra de Sidney : « c’était une très grosse brigade, nous étions une quarantaine en cuisine. Je ne comprenais pas ce que disait le chef alors j’exécutais au mieux mes tâches pour éviter tout dialogue avec lui. Et puis, au fil du temps, on finit par se mettre dans le bain et cela vient tout seul : l’anglais et la cuisine ».

Puis, Damien Corneloup rentre en France. Dès lors, il obtient un poste de second à l’Atelier Yssoirien situé à Issoire dans le Puy-de-Dôme. Au moment où la pandémie de Covid se déclare, Damien Corneloup saute une nouvelle fois dans un avion. Il décide de rejoindre à nouveau l’Océanie. Cette fois-ci, direction la Nouvelle-Zélande. Aux côtés de la cheffe néo-zélandaise-samoane Monique Fiso, réputée pour sa cuisine Maori moderne, Damien Corneloup apprend de nombreuses techniques autour du poisson : « En France, nous n’avons pas du tout les mêmes poissons qu’en Nouvelle-Zélande. Là-bas, les produits de la mer sont souvent travaillés crus. Et même si je n’en mange pas, j’aime beaucoup les cuisiner car cela allie technicité et précision ».

De retour dans l’hexagone, Damien Corneloup reprend son poste à l’Atelier Yssoirien, un lieu auquel il est très attaché. Lorsqu’on lui parle des Bocuse d’Or, le trentenaire est aussi enjoué que confiant : « C’est la première fois que je participe à un concours. Dans les maisons où j’officiais précédemment ce n’était jamais possible car les chefs n’étaient pas dans cette optique là. Cette année, j’ai enfin l’opportunité de me challenger, je suis très impatient ».

PARTAGER