Non, je ne vous parlerai pas de la limitation de vitesse à 50 km sur le périphérique parisien, mesure très prisée par les chauffeurs-livreurs. Non, je ne vous parlerai pas de la prochaine loi de finance du Gouvernement où restaurateurs et hôteliers verront leurs charges et impôts augmenter. Ils sont tellement en bonne santé, il est vrai. Non, je ne vous parlerai pas non plus de la recommandation de la Commission européenne d’interdire la cigarette en terrasse. Cela me démange pourtant… mais toutes ces mesures seront, à un moment donné, amendées, voire jetées aux oubliettes. Elles sont, en quelque sorte, l’écume de l’actualité.
En revanche, il en est une qui risque fort de marquer pendant de longues années l’univers du CHR. Ce n’est plus de la simple écume mais une vague de belle ampleur.
Permettez-moi alors de vous parler de steak haché, de saucisse, de jambon blanc, et pourquoi pas de côte de bœuf au barbecue, plat si cher à Mme Sandrine Rousseau. Récemment, la Cour de Justice de l’Union européenne a statué, suite à l’action de plusieurs associations. Un État membre ne peut pas interdire aux fabricants d’appeler leurs produits steak végétal. Steak végétal, saucisse végétale… voilà de nouveaux ces termes autorisés à être employés. Une sentence qui va à l’encontre de la décision de la France.
Personnellement, je n’ai rien contre les personnes adeptes du tout végétarien. C’est de la diversité ; c’est une richesse, c’est de la liberté. Du reste, composé des produits uniquement avec des fibres végétales demande un savoir-faire certain. En somme, une nouvelle branche de la cuisine française se déploie. Parfait. Mais, en aucun cas, elle ne peut s’épanouir en reprenant les termes, les mots, les us et coutumes du canal historique du savoir-faire culinaire hexagonal. C’est l’une avec l’autre, et non l’une contre l’autre. Aux acteurs du végétal de trouver un nouveau lexique. Après l’invention de nouveaux plats, place à l’invention de nouveaux mots.
« Vous reprendrez bien un peu de mon carré végétal à point, à la sauce aigre douce…»