Food Service Vision : les JOP ? « Une visibilité extraordinaire »

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Conjoncture économique incertaine, moral des Français en repli, tensions géopolitiques… mais qu’en est-il pour le CHR à la veille des JOP ? Rencontre avec François Blouin, président fondateur de Food Service Vision (FSV).

François Blouin, président fondateur de Food Service Vision (FSV)

Dans quel état se trouve la restauration à la veille des JOP ?

Si nous remontons à l’année 2023, celle-ci a été la plus élevée en valeur pour l’ensemble de la restauration. A savoir, une hausse de 9 %, détrônant ainsi le précédent record de 2019. Progression qu’il faut tout de même nuancer. L’augmentation des visiteurs est de seulement 2 %, mais de 7 % pour l’inflation. Néanmoins, depuis le Covid, le marché est profondément transformé. Ainsi, le rapport au temps de travail a modifié la dynamique des flux dans la restauration. Durant la pandémie, les boulangeries-pâtisseries ont enregistré de belles performances. Considérées comme des commerces essentiels, elles ont bénéficié d’un report de consommation notamment sur la partie snacking (sandwicherie, etc.) Dans le même temps, les restaurants d’entreprise subissaient sans surprise une chute de leur chiffre d’affaires. Avant de connaître un redémarrage en 2023. Nous avons également connu une révolution des espaces et des paysages au sein des grandes métropoles et Paris.

89 %

des Français ont toujours envie d’aller au restaurant

2 %

C’est la progression de la restauration commerciale au T1 2024 en valeur

11,3

millions de visiteurs sont attendus

Et dans la prolongation des deux précédentes années, 2024 devrait probablement battre de nouveaux records. Car la clientèle est toujours là, 89 % des Français ont toujours envie d’aller au restaurant. En revanche, si la clientèle aisée, active et urbaine répond présente, des tensions existent au sein des classes moyennes. Elles réduisent leurs visites dans les restaurants. Ainsi au 1er trimestre, la restauration commerciale a progressé de 2 % en valeur. Elle est impactée par une météo défavorable, la crise agricole et des vacances scolaires décalées. D’un autre côté, le taux de télétravail était de 16% chez les actifs en février 2024 contre 30% durant le Covid. Cela contribue à la fréquentation des circuits hors domicile sur le midi-semaine. En ce qui concerne la consommation professionnelle (événements, salons, tourisme d’affaires), ce marché a retrouvé des niveaux proches de 2019, porteur pour le marché de la restauration.

Certains acteurs et secteurs connaîtront des difficultés, principalement ceux installés dans les zones rouges où la sécurité sera très forte.
François Blouin, président fondateur de Food Service Vision

Qu’apporteront réellement les JOP au CHR ?

Une période de visibilité extraordinaire pour notre pays. Selon « Paris je t’aime », 11,3 millions de visiteurs seront présents, dont environ 1,5 million de touristes étrangers durant 15 jours. D’ores et déjà, avant même que les JOP débutent, du chiffre d’affaires est généré avec la mise en place des sites, la réalisation de différents travaux, etc. Tout cela crée des flux professionnels significatifs pour le CHR.

Il en ira de même pendant les compétitions. Les Jeux vont générer de nombreux emplois de service notamment dans la logistique, la sécurité et bien entendu, la restauration et l’hôtellerie. Les zones de passage, d’hébergement et celles sportives seront les grandes gagnantes.

Il n’y aura pas que des gagnants…

Effectivement, certains acteurs et secteurs connaîtront des difficultés, principalement ceux installés dans les zones rouges où la sécurité sera très forte, avec des accès sécurisés. Il faut s’attendre, alors, à des baisses de chiffre d’affaires. De plus, le Gouvernement incite les entreprises à développer le télétravail durant cette période. Résultat, des zones de bureaux, comme La Défense et Opéra, devaient subir une diminution de leur activité.

Par ailleurs, pour la partie hôtelière, les hôtels 4 et 5 étoiles notamment bénéficieront pleinement des JOP et seront le lieu d’un nombre importants d’événements, que ce soit de la part des sponsors ou non. Pour la partie loisirs, on attend 4,5 millions de visiteurs venus de nos régions et 5,3 millions de franciliens.

Une belle dynamique s’annonce là-aussi ! C’est l’effet TGV. Les villes situées à moins de 2 heures de train pourront bénéficier de flux de visiteurs, privilégiant cette option plus économique. Tous ces flux sont très positifs pour le CHR, le « travel retail », le snacking et la restauration rapide, autrement dit, la consommation nomade.

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