Candidats aux Bocuses d’Or France 2023 : Jérôme Jaegle, le retour aux sources

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Qui succèdera à Naïs Pirollet, vainqueur du Bocuse d’Or France en 2021 qui a représenté l’hexagone lors de la finale du Bocuse d’Or en 2023 ? La réponse est attendue pour le 8 septembre prochain, journée prévue pour l’épreuve du Bocuse d’Or France 2023. Le gagnant aura ensuite la possibilité de porter les couleurs de la France lors du Bocuse d’Or Europe 2024, prévu les 19 et 20 mars, à Trondheim, en Norvège. À quelques semaines de la sélection française, l’heure est à la présentation des six candidats retenus. Parmi eux, Jérôme Jaegle chef du restaurant l’Alchémille en Alsace (68).

Jérôme Jaegle.
Jérôme Jaegle. Crédit : Noémie Cuenot.

Jérôme Jaegle est chef propriétaire du restaurant l’Alchémille situé à Kayserberg en Alsace (68). Habitué des concours, Jérôme Jaegle a déjà représenté la France au Bocuse d’Or en 2011.

Comment abordez vous la compétition ?

Je l’aborde évidemment différemment qu’en 2011 car j’ai douze ans de bouteille en plus ! De plus, le concours a énormément évolué. C’est beaucoup plus moderne, il faut donc structurer une équipe autour de soi, sinon, tu ne peux pas y aller. J’ai un préparateur mental, un préparateur physique, je fais plusieurs heures de sophrologie par semaine, je travaille mes postures, je fais beaucoup de sport, je travaille mon discours… À contrario, en 2011, je faisais seulement quelques heures de sophrologie.

Que représente pour vous les Bocuse d’Or ?

C’est l’équipe de France, le drapeau, le graal, la France et bien sûr, l’excellence. Il y a 12 ans, je ne savais pas où je mettais les pieds : je m’étais inscrit à ce concours pour bouger à droite et à gauche mais là, j’y vais aussi pour être acteur de ce concours. En effet, je souhaite emmener mes jeunes avec moi pour qu’ils deviennent eux aussi des mordus de compétitions. Grâce à cela, ils auront peut-être un jour envie d’être candidats au Bocuses d’Or. Avec tout ce que l’on fait depuis six mois j’ai déjà la sensation d’avoir remporté un objectif. Ce n’est pas une question de podium, c’est une question de transmission. C’est primordial pour moi. J’ai ma première victoire, maintenant, ce n’est que du bonus.

Si vous représentez la France lors de la compétition, qu’est-ce que cela implique pour vous ?

J’ai tout structuré au sein de mon restaurant pour que cela se passe au mieux. Je travaille avec mon chef depuis sept ans et il a toujours su que je souhaitais me réinscrire aux Bocuse d’Or. De plus, mes sous-chefs sont présents depuis six ans et mon directeur d’établissement me connaît par cœur : ma maison est prête à fonctionner sans moi.

Néanmoins, malgré les entraînements intensifs de ces derniers mois, je me rends compte que j’ai besoin d’être souvent dans mes cuisines. C’est un endroit que j’affectionne et où je peux me ressourcer. Nous avons créé un pôle d’entraînement proche du restaurant afin de pouvoir s’entraîner dans les meilleures conditions. Grâce à cela, je n’ai pas de fracture entre ma vie familiale, ma vie professionnelle et enfin ma vie de compétiteur. Je ne souhaite pas avoir de coupure violente avec ma famille ou avec mes équipes, qui font, elles aussi, partie de ma famille. Enfin, j’ai hâte de participer à cette compétition. Il y a un très bon niveau et je suis certain que le candidat qui en sortira vainqueur sera à la hauteur.

Le parcours de Jérôme Jaegle

Jérôme Jaegle est chef et propriétaire du restaurant, l’Alchémille situé à Kayserberg, en Alsace. Passé par de grandes maisons comme Le Chambard d’Olivier Nasti ou encore Le Têtedoie de Christian Têtedoie à Lyon, le chef alsacien est un habitué des concours.

En effet, en 2011, Jérôme Jaegle, alors trentenaire, représente la France au Bocuse d’Or. Il terminera 4 ème. « Recommencer cette expérience, c’est quelque chose que j’avais au fond de moi depuis un moment déjà » glisse-t-il avant d’ajouter : « dans la vie, tout est toujours question de moment. Il y a des moments pour ouvrir un restaurant, d’autres pour devenir papa et maintenant, cela fait deux ans que je prépare ma réinscription au Bocuse d’Or ». À l’Alchémille, Jérôme Jaegle propose une cuisine « incarnée, vraie et basée sur le producteur et le bon sens » et précise que « 80 % des légumes présents à la carte sont produits par les potagers de son établissement.»

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