L’Association française des maîtres restaurateurs crée World’s French Restaurant
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L’Association française des maîtres restaurateurs travaille depuis environ cinq ans sur un label international, le World’s French Restaurant. Elle organisait ce lundi 7 février un événement à Levallois-Perret pour promouvoir son action, en tandem avec le chef espagnol Manuel Alonso.
Les cuisines de l’École des métiers de la table, CFA basé à la frontière entre Paris et Levallois-Perret, résonnaient ce lundi 7 février matin des bruits des casseroles. En fond sonore se mélangeaient les voix des deux chefs, française l’une, espagnole l’autre. Alain Fontaine, président de l’Association française des maîtres restaurateurs (AFMR), est à l’initiative de cet événement. Un « cooking show » franco-espagnol pour promouvoir le nouveau label international World’s French Restaurant.
L’idée remonte à environ 5 ans, « bien avant le Covid » donc, selon la formulation désormais d’usage pour parler de quelque chose qui a pris ses racines dans un monde « normal ». L’Association française des maîtres restaurateurs, dont Alain Fontaine n’est pas encore le président, souhaite créer un « label » international. Double objectif : fédérer les amoureux de la cuisine française autour d’une communauté en partageant les bonnes pratiques, tout d’abord. Ensuite, permettre à ceux qui exercent cet art à l’international de bénéficier d’un surplus de notoriété et de reconnaissance.
Partage de connaissances et amélioration de la visibilité
Manuel Alonso fait partie de la première livrée. Il n’est pas encore labelisé à l’heure qu’il est, mais les choses sont en bonne voie. Il devrait ainsi rejoindre les quatre autres « world’s french restaurants » déjà reconnus. Ces derniers se répartissent entre Allemagne, Belgique et Espagne. Basé à Valence en Espagne, son restaurant étoilé Casa Manolo * propose une cuisine espagnole, teintée de nuances françaises, au travers de plusieurs recettes venues tout droit de l’hexagone. « Le label nous permet déjà d’échanger autour de pratiques culinaires communes, de partager les bonnes idées et transmettre du savoir », salue le chef ibérique, prenant à témoin Alain Fontaine.
« Non seulement c'est un regroupement autour de valeurs communes, mais c'est aussi un moyen pour nos confrères à l'étranger de bénéficier d'un crédit supplémentaire auprès des touristes français, et des locaux », rebondit le chef du Mesturet (Paris 2e).
À Valence, environ 70 % des touristes seraient français, d’après l’AFMR. S’il est possible que le chiffre exact soit sensiblement différent, le calcul de base reste le même. Un touriste bien chauvin – français donc – poussera certainement plus facilement la porte d’un restaurant estampillé World French Restaurant en bleu-blanc-rouge.
Des critères identitiques à ceux de l’AFMR
Peu ou prou, la sélection pour le label World’s French Restaurant se fait de manière identique de maître restaurateur. La certification reste valable quatre ans. Frédérique Fusibay, responsable des audits chez Bureau Veritas, explique : « Nous les jugeons d’abord sur des critères d’approvisionnement local, avec un minimum de cinq produits régionaux à la carte, et une obligation de cuisine maison pour tous les plats ». Particularité nécessaire au label nouvellement créé, les candidats devront justifier de suffisamment d’inspiration venant de la cuisine française dans leur carte.
La certification reste encore pour le moment une forme de « titre honorifique », puisqu’elle est délivrée directement par l’AFMR, sur avis favorable de l’audit réalisé par Bureau Veritas. Des discussions sont en cours avec différents ministères pour donner au label un crédit institutionnel.
