Marrenon : développer les vins blancs du Lubéron
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Porter haut et loin l’étendard des vins du Lubéron. Telle est la mission du groupement coopératif Marrenon. Créé en 1965, il met en avant depuis 2006 sa marque propre en France et au-delà : Marrenon.

2006-2024. Dix-huit ans plus tard, après avoir lancé la marque Marrenon, Philippe Tolleret, directeur général du groupement coopératif, se montre globalement satisfait. Non seulement de l’année écoulée mais aussi de l’essor continu de la coopérative.
Marrenon, c’est aujourd’hui 390 familles vigneronnes, répartis sur quelque 3 800 hectares pour une production moyenne de 220 000 hl. Elle regroupe six caves : Sylla, Bonnieux, Grambois, Louérion, Ansouis et Pertuis.
L’export représente 30% des ventes. Soit une présence dans 45 pays, principalement en Allemagne, Grande-Bretagne, Belgique, Chine, Japon, Corée, Etats-Unis…
Marrenon, c'est…
des vins sont commercialisés en France
des ventes sont en grande distribution
des ventes sont chez les cavistes et les restaurateurs
Résilience
« Le changement de stratégie en 2006 était pour nous une question de survie, rappelle Philippe Tolleret. Cela nous permet de traverser la crise actuelle sans trop de dégât avec Marrenon, marque désormais connue et reconnue. Notre résilience est bonne. »
La preuve. Le groupement coopératif table cette année sur un chiffre d’affaires global de 32 millions d’euros. « Certes, le marché est tendu mais il n’est pas si courant de nos jours d’enregistrer des ventes identiques d’une année sur l’autre. Nos résultats en GMS sont à la baisse, en hausse à l’export et stables en CHR. »
Le Lubéron blanc
Nous souhaitons apporter de plus en plus de valeur ajoutée à une région encore trop peu connu pour ses vins
A elle seule, la marque Marrenon, réservée au circuit des cavistes et des restaurateurs, totalise 40% du chiffre d’affaires global. Quant à Amédée, marque uniquement présente en GMS, elle représente 25% des ventes. Les 35% restants concernent les MDD. Les blancs totalisent 24 % des ventes en volume, les rouges 26% et les rosés 50%.

« Nous enregistrons une poussée sur les blancs, note le directeur général. Notre objectif est de faire connaître le Lubéron blanc, issu d’un massif calcaire culminant à 1 000 m d’altitude. L’alternance thermique jour/nuit, le passage du frais à la chaleur, nous procure un vin blanc aromatique. Si le Lubéron est connu ; son blanc, pas suffisemment.»

Un Lubéron sans alcool ? Philippe Tolleret ne cache pas que le groupement coopératif Marrenon travaille actuellement sur cette question. « Néanmoins, je ne suis pas très enthousiaste quand je vois ce que le marché propose aujourd’hui, constate-t-il. Nous ne sommes pas à l’aise avec le sans alcool. Comme nous ne sommes pas prêts, pour l’instant nous ne proposons rien. »
En revanche, Marrenon s’attache à diminuer le degré d’alcool. Un rosé à 9° a été commercialisé sans pour autant rencontrer son public. « Nous continuons nos phases d’essais, poursuit-il. Nous agissons pendant la fermentation pour nos rouges. Quand le taux de 9° est atteint, nous opérons la désalcoolisation. Une évaporation sous vide. Cela permet d’enlever entre 1 et 2°. Nous pilotons ainsi mieux les équilibres.»