La franchise, le second souffle d’Indiana Café
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Avec son nouveau café à Saint-Ouen, Indiana Café adopte un décor plus lumineux et coloré, visant à attirer de nouvelles clientèles.

Le 6 mars dernier, le 27e restaurant Indiana Café a ouvert ses portes à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), à côté de la halle gourmande de la Communale. Longtemps cantonnée à Paris, cette enseigne créée en 1988 par Richard Alexandre a commencé à se développer en périphérie et en province, il y a une dizaine d’années, lorsque son fondateur a confié la master franchise de la chaîne à Olivier Dutertre, ancien patron du Café La Jatte à Neuilly-sur Seine (Hauts-de-Seine). Depuis lors, ce dernier a ouvert 12 établissements en franchise, affichant une croissance beaucoup plus rapide que le nombre de succursales détenues par Richard Alexandre. Celui-ci ne souhaite plus « grandir à tout prix » et laisse ce soin aux franchisés, même s’il se réserve le droit de profiter de belles opportunités comme il l’a fait en 2023, à Parly 2 au Chesnay Rocquencourt (Yvelines). Olivier Dutertre reconnaît toutefois que la crise sanitaire a freiné le développement de la chaîne, mais que la croissance du parc de franchisés reprend son rythme de croisière. En janvier, Indiana s’est même implantée en Auvergne, à Vichy (Allier), avec un démarrage en fanfare. Au mois de juillet, ce sera au tour de Selim Boulakhras, le bras droit d’Olivier Dutertre, de quitter la structure pour devenir franchisé du futur restaurant de Plan-de Campagne (Bouches-du-Rhône). D’autres ouvertures devraient ensuite avoir lieu en 2026.
Une activité limonade dynamique
Indiana Café, qui croît lentement et sûre ment, offre une belle résilience, 38 ans après l’ouverture de son premier restaurant dans le 8e arrondissement de Paris. Les échecs d’implantation sont rares et tiennent le plus souvent à la dégradation de l’environnement commercial, comme ce fut le cas à Vill’up (Paris 19e). « Les fondamentaux restent les mêmes, assure Olivier Dutertre, un décor qui fait référence aux Indiens, du tex mex, des salades, des burgers, de la bière et des cocktails. » Il faut aussi ajouter qu’un des atouts de l’enseigne réside dans la forte présence d’une activité limonade dynamique qui assure, selon Olivier Dutertre, 33 % du chiffre d’affaires des établissements.
Un décor moins segmentant
Tout en respectant ses fondamentaux, la chaîne a évolué dans le temps. Richard Alexandre avoue lui-même n’avoir « jamais souhaité dupliquer un restaurant. Mais lors de chaque création j’ai toujours procédé à des ajustements différents de manière à faire évoluer le concept ». C’est Jaouad Chkar, issu du secteur de l’hôtellerie de luxe, qui est devenu le franchisé deSaint-Ouen, associé à Boris Stevanovic. Son restaurant de 138 places assises, sans compter la terrasse, a été conçu par Gilles Melloul, architecte de référence dans le secteur de la restauration organisée. C’est la deuxième fois que ce concepteur travaille pour la chaîne. Il explique « avoir créé un lieu moins segmentant, plus élégant, moins sport bar, plus ouvert à de nouvelles clientèles, notamment les femmes et les seniors, tout en conservant les fondamentaux comme les murs de brique ». Non seulement Gilles Melloul a donné une nouvelle dimension à l’éclairage, mais aussi il a osé la couleur dans le décor. Les portraits d’Indiens, marques de l’enseigne, sont toujours présents, mais l’architecte a fait appel à Raphaël Barda pour revisiter et styliser ces photos noir et blanc avec des tons sépia. Le nouveau restaurant de Saint-Ouen emploie une trentaine de personnes, un effectif nécessaire pour faire fonctionner cette brasserie ouverte 7 j/7 de 11 h à minuit. Séduit depuis longtemps par la franchise Indiana, Jaouad Chkar reconnaît qu’il a d’abord visé une implantation dans les Hauts-de-Seine. « Mais quand les équipes d’Indiana nous ont fait visiter l’emplacement, nous avons été séduits. Le regard sur cette ville a changé avec les JO. La personnalité et le dynamisme du maire, Karim Bouamrane, ont achevé de nous convaincre. » Le très médiatique premier édile de Saint-Ouen avait d’ailleurs tenu à être présent lors de l’inauguration, rappelant son attachement à l’enseigne Indiana où il trouvait refuge alors qu’il était encore étudiant. Il a rappelé qu’il avait fait venir dans le quartier La Communale, Thierry Marx, Mohamed Cheikh et le groupe Bertrand, ajoutant que « la restauration constituait la vitrine d’une ville ». Le visage de Saint-Ouen a en effet considérablement changé en quelques années, avec l’installation voisine du conseil régional, mais aussi la présence d’institutions comme de l’Urssaf ou des entreprises comme Alstom.
Indiana Café en chiffres
restaurants, dont 12 en franchise
CA moyen (1,05 M€ à place de Clichy et 5,20 M€ à Melun-Sénart)
surface moyenne requise
(dont 1,20 M€ de travaux): investissement franchisé hors fonds de commerce