Une édition marquée par le projet de réforme de la PAC

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Plus qu’un salon, l’événement qui se tient à la Porte de Versailles du 23 février au 3 mars constitue un trait d’union entre les villes et les champs. Ce rendez-vous annuel vient nous rappeler que le monde agricole évolue beaucoup plus vite qu’on le croit et qu’il n’échappe pas à l’incursion de l’intelligence artificielle. Pour les Auvergnats de Paris, c’est aussi un rendez-vous traditionnel durant lequel le pays natal se déplace dans la capitale.

Dès le samedi 23 février et jusqu’au 3 mars, le Salon international de l’agriculture (SIA) ouvre ses portes à Paris Expo Porte de Versailles. 672000 visiteurs sont attendus. Peu d’événements peuvent se vanter d’attirer chaque année une telle foule. Le retentissement de cette manifestation va même au-delà, comme le confirme Valérie Le Roy, la directrice du SIA : « Avec la communauté active sur les réseaux sociaux, nous concernons près de 8 millions de personnes. » À l’heure où les citadins et le monde rural semblent devenus irréconciliables, ce salon représente un bel exemple de rencontres et d’échanges. 46 % des visiteurs interrogés à la sortie affirment avoir appris quelque chose de leur visite. En cela, le SIA joue toujours son rôle de trait d’union entre les Français. Pour les Auvergnats de Paris, c’est l’occasion d’aller à la rencontre de la famille ou des amis restés au pays natal. Et c’est aussi un moment propice pour découvrir des produits de terroirs, de plus en plus nombreux sur les pavillons régionaux.

Découvrir le vrai visage de l’agriculteur

Cette année, selon le thème choisi, le rendez-vous annuel mettra en valeur les hommes et les femmes de talent. Jean-Luc Poulain, président du SIA, veut ainsi mieux situer aux yeux du grand public le « vrai visage et le vrai rôle » du métier d’agriculteur. Aujourd’hui, 79 % des agriculteurs utilisent internet, ce qui est largement supérieur à la moyenne nationale. « Qui sait de quoi est fait son quotidien, interroge Jean-Luc Poulain. Qui connaît la capacité d’investissement et d’innovation nécessaire pour bien faire ce métier? » L’agriculture française est en effet capitale dans un territoire national dont elle occupe 54 % de la surface. Naturellement, le nombre d’exploitations (474000) s’est réduit au fil des gains de productivité vertigineux. Un agriculteur nourrit aujourd’hui 60 personnes. Le rapport était de 1 à 15 il y a quarante ans et ce n’est pas fini. En 2015, on dénombrait 885400 agriculteurs sur le territoire. Ce nombre était en diminution de 5,4 % en 2010. On peut penser que demain l’agriculture mobilisera encore moins de bras. La robotique agricole n’en est encore qu’à ses balbutiements. Elle générait en 2015 un chiffre d’affaires mondial de 3 milliards de dollars. Les prévisionnistes de l’agence Tractica estiment que ce chiffre d’affaires devrait atteindre des 73,9 milliards de dollars en 2015. Un autre scénario est possible avec ces nouveaux jeunes entrepreneurs qui privilégient de petites exploitations et créent de la valeur ajoutée en transformant leur production. Rien n’est forcément joué d’avance et l’orientation stratégique sera à cet égard déterminante. L’épisode qui se joue en ce moment sera lourd de conséquences. Cette édition se déroulera sur fond d’évolution notable de la politique agricole commune, une semaine après que la commission des affaires européennes et économiques du Sénat s’est opposée aux propositions sur ce sujet de la Commission européenne. Selon la commission sénatoriale, ces suggestions « dénaturent la politique agricole commune (PAC) et à propos desquelles les négociations s’enlisent à Bruxelles. Les inquiétudes sont vives partout en Europe sur les coupes budgétaires drastiques, estimées respectivement à 11 % et 28 % pour le premier et le second pilier, mais aussi sur le changement radical de logique de la PAC, entraînant de fortes conséquences politiques et sociales. »

Défendre une vision

Conscient de l’importance de ces discussions européennes, Didier Guillaume, ministre de l’Agriculture, affirme de son côté dans la présentation du salon que « nous défendrons une vision qui contribue à la souveraineté alimentaire de l’Europe, qui protège nos agriculteurs face aux différents aléas, qui accompagne la transformation de notre agriculture et qui soit plus simple pour les acteurs ». L’agriculture française, qui consacre 80 % de sa surface aux grandes cultures et qui détient le premier cheptel bovin de l’Union européenne avec 19 millions de têtes, aura quoiqu’il arrive un rôle de premier plan.

Le Massif central au salon

• Comme l’année passée, le GIE composé de Thierry Perbet, Yves Joffrois et Alain Prunet animera le restaurant/espace Cantal Destination en partenariat avec le conseil départemental (Hall 3 R72). Nouveauté cette édition, la soirée Cantal se transforme en soirée Auvergne sur ce même espace. Elle sera coanimée par le Cantal et le Puy-de-Dôme.
• Le stand de la chambre d’agriculture de l’Aveyron est situé dans le Hall 1 C24
• L’espace Lozère est situé dans le Hall 3 C94. Il sera inauguré par Sophie Pantel, la présidente, le lundi 25 février 2019 à 17h00.
• Le restaurant Allier est situé Hall 3 F191
• Le fromage cantal est présent Hall 3 F118
• Le fromage laguiole est présent avec la coopérative Jeune montagne sur le Hall 3 B126

Outre le restaurant Cantal, Thierry Perbet animera le restaurant des éleveurs.

Imminence, vedette de l’édition 2019


C’est la vache Imminence qui a été désignée cette année comme mascotte du salon. Avec elle, c’est la race bleue du Nord qui est mise à l’honneur. Elle sera naturellement présente dans les travées du pavillon 1 en compagnie de son éleveur, Gilles Druet. Cet agriculteur élève 100 vaches sur 115 ha à Saint-Aubin (Nord).

Pratique


Le salon ouvre ses portes de 9h à 19h. Il se divise en 4 pôles :
1. Élevage et ses filières (pavillons 1, 2.1, 4 et 7.1)
2. Culture et filières végétales (pavillon 2.2)
3. Services et métiers de l’agriculture (pavillon 4)
4. Produits des régions (pavillons 2.1, 3, 5.1 et 5.2)

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