Les secteurs de l’artisanat et de la boulangerie se sont donnés rendez-vous à Paris ce lundi 23 janvier afin d’interpeller Bercy sur l’explosion de leurs factures d’énergie.
Trois degrés au thermomètre, mais un cortège enflammé arrive au pied du ministère de l’Économie. “Nous sommes en bas Bruno”, scandent les centaines de boulangers venus de toute la France. Ce 23 janvier, à l’initiative du Collectif pour la survie des boulangeries et de l’artisanat, un cortège s’est réuni sur la place de Nation pour manifester contre l’augmentation du prix de l’énergie.
Venu de Vienne (38) pour la marche, le boulanger William Demare se dit inquiet pour l’avenir : “Si l’an dernier nous avions une facture énergétique de 35.000€, nous prévoyons pour 2023 de monter à 75.000€ avec notre forfait actuel. Je vais devoir trouver un moyen de dégager 40.000€” déclare-t-il. À la tête d’une entreprise de plus de vingt salariés, ce chef d’entreprise n’est pas éligible aux aides de l’État accordées aux TPE : “C’est injuste que mon voisin y ait droit. Je ne vais pas avoir d’autres choix que de licencier une ou deux personnes cette année, c’est terrible”.
Soutien de la CGT Énergie de Marseille
En marge du rassemblement national à Paris, les boulangers devraient recevoir une aide particulièrement bienvenue. En effet, la CGT Énergie de Marseille vient d’annoncer qu’elle allait soutenir le secteur de la boulangerie et permettre aux entreprises en difficulté de passer en tarif réduit de consommation d’énergie. “Il s’agit de faire une manipulation sur le compteur pour que les boulangers puissent avoir un tarif de 50% gratuit”, déclare Renaud Henry, secrétaire général de la branche locale.
Si la CGT n’a pas encore dévoilé quels établissements seront soutenus, il se pose la question de la légalité d’une telle manœuvre. Renaud Henry ajoute que “si cela reste foncièrement illégal, l’action est complètement morale pour nous”.