L’AOC Languedoc : l’eldorado en bouteille

  • Temps de lecture : 3 min

À la fois innovants, peu chers et souvent naturels, les vins du Sud se sont taillé une place de choix en restauration et ne comptent pas en rester là… Zoom sur un vignoble en pleine ascension.

Rares sont les vignobles qui ont autant bougé que celui des AOC du Languedoc et des IGP Sud de France en si peu d’années. Bien loin de l’image de « cracheur de vigne » qui lui a un temps collé à la peau, il a tout d’un grand vignoble mature à bientôt 33 ans. Représentant 30 % de la superficie totale du vignoble régional Languedoc-Roussillon et 9 % du vignoble français, il est le premier producteur de vins rosés à indication géographique mais aussi le premier vignoble bio de France avec 22 000 hectares de vignes. Quant aux IGP Sud de France, elles représentent 14 % de la commercialisation des vins du bassin Languedoc-Roussillon (24 % des vins à IGP).

L’année 2018 est la promesse d’un grand millésime. « Après les millésimes secs et les gels de 2016 et de 2017 qui avaient donné des vins très concentrés et de petits rendements, la région reprend un rythme normal pour les volumes. Malgré un printemps trop humide, la météo plutôt conforme avec notamment un été chaud et sec a permis d’obtenir un bon état sanitaire du raisin, ce qui laisse présager un millésime équilibré, constate Miren de Lorgeril, la nouvelle présidente du Conseil interprofessionnel des AOC du Languedoc et des IGP Sud de France (CIVL), élue en juillet 2018. La syrah est le plus beau cépage de l’année, à l’inverse les rendements les plus faibles concernent le merlot sur la partie ouest du vignoble. » La déclaration de récolte devrait donc globalement couvrir les besoins du marché. Une excellente nouvelle lorsqu’on sait que ces vins ont un taux de présence de 80 % sur les cartes des restaurants.

« C’est l’une des régions qui s’est le plusdéveloppée en CHR ces cinq dernières années , observe la présidente du CIVL. Elle est innovante, dynamique, possède de beaux terroirs et est très engagée dans la démarche bio. » Les cuvées moyenne gamme les plus présentes en CHR sont issues des appellations Minervois, Faugères et Saint-Chinian.

Dans la catégorie haut de gamme, on retrouve en tête La Livinière, Boutenac, La Clape, Pic Saint Loup et Larzac. Le rosé du Languedoc a également le vent en poupe, ses ventes ont doublé en seulement un an : « Et pour cause, on a tout pour produire de grands rosés très aromatiques, élégants et arborant une robe de couleur pâle qui plaît aux consommateurs, ce qui représente une vraie opportunité pour les restaurateurs », analyse-t-elle. Sur le marché du rosé, le vignoble apparaît ainsi comme un acteur majeur avec une part de marché de 30 % de la production française. Pour conforter sa présence dans le circuit CHR, le vignoble languedocien met l’accent sur la formation, pour chacune de ses appellations, auprès des sommeliers et des grossistes : « Nous organisons de nombreuses master classes et d’événements ciblés chaque année. » Une stratégie de conquête qui porte déjà ses fruits.

Chantiers prioritaires de la nouvelle présidence du CIVL

– Première région de France pour la conversion bio et en certification Haute Valeur environnementale (HVE), la région souhaite accélérer ce phénomène : « On a élaboré une feuille de route pour amplifier le phénomène écoresponsable », confie la présidente du CIVL.

– Poursuivre le développement de la production de vin rosé via l’appellation régionale Languedoc qui en est le levier.

– Améliorer la visibilité des appellations notamment par le biais d’événements tels que Happy Languedoc qui a lieu en décembre dans plus de 200 bars à vin de Paris, Marseille, Lyon, Rennes, Lille, Toulouse et dans le Languedoc.

PARTAGER