Vins IGP pays-d’oc : une stratégie tournée vers les CHR et le réemploi
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En Languedoc-Roussillon, au milieu des multiples appellations ressort l’IGP pays-d’oc, qui représente la moitié du volume de vin produit, avec 5,6 millions d’hectolitres. Néanmoins, les représentants de cette IGP ont entamé une mue vers des vins de cépage, qualitatifs mais également vers une stratégie RSE. Et ce, en partenariat avec les grossistes en CHR, filière qui revêt pour les vins IGP pays-d’oc une importance de plus en plus grande.
L’imposant vignoble qu’est celui du Languedoc-Roussillon, s’étendant sur 236.000 ha, soit deux fois celui de Bordeaux ou huit fois celui de Bourgogne, est composé d’une extrême diversité de signes de qualité. Parmi les nombreuses AOC et IGP se détache l’IGP pays-d’oc. Celle-ci, avec 5,6 millions d’hectolitres de vin, soit environ 754 millions d’équivalents bouteilles de 75 cl, représente la moitié du volume produit dans le vignoble du Languedoc. Rien que cela. Une appellation qui pèse donc, portée par ses trois couleurs : le rouge, à 42%, le rosé à 29% et le blanc à 29%.
Des vins de cépages
Une appellation qui est caractérisée par ses nombreux cépages : 58 inscrits au cahier des charges. « Nous disposons de 26 cépages blancs certifiés, dont les principaux sont le sauvignon, le chardonnay et le viognier. Tandis que les principaux cépages rouges correspondent au merlot, au cabernet sauvignon, à la syrah et au pinot noir. Étant précisé qu’avec l’accélération des ventes de vin rosé, les cépages rouges ont migré vers le rosé », explique Linda Filone, responsable RSE et promotion des vins IGP pays-d’oc.
Un sujet variétal qui aborde également celui du dérèglement climatique, avec « une intégration au cahier des charges de cépages résistants mieux aux maladies ». La question environnementale a logiquement pris de l’importance dans le vignoble de l’IGP pays-d’oc. « Nous dénombrons environ 10.000 certifications en Languedoc-Roussillon. Or, 80% des entreprises produisent de l’IGP pays-d’oc. Nous estimons par ailleurs à 10 à 12% de bio, 25% de HVE et 10% de Terra Vitis », poursuit Linda Filone.
La RSE par le réemploi
Mais le travail ne se limite pas à la vigne. Les équipes ont en effet décidé de jouer sur le front du réemploi, en particulier dans le cadre du circuit CHR, et de réaliser une pierre deux coups. Et pour cause, les CHR représentent 15% de la distribution des vins IGP pays-d’oc en France. « Dans une logique de réduction des déchets et d’impact environnemental, il faut pousser les références en réemploi. C’est le cas chez Richard depuis trois ans [avec la gamme Le Titi, NDLR] », dévoile Linda Filone.
Concrètement, des formules apéritives sont proposées, mêlant vins en bouteille écoconçues et réemployables ainsi que produits apéritifs. Et ce, « afin de pousser la cuvée en réemploi », ajoute-t-elle. L’opération, que les vins IGP pays-d’oc ont intégré dès 2021, permet un gain logistique, avec « des vins transportés en semi vrac et conditionnés au plus proche de la chaîne de distribution, ce qui permet une vraie baisse de l’impact du conditionnement en bouteille ». L’objectif affiché est de diversifier encore davantage le nombre de partenaires grossistes et « de s’adresser aux grossistes indépendants ». Dans le but de « travailler ensemble » sur les sujets RSE et, in fine, « de porter plus haut la qualité du vignoble ».