Un siècle de pastourelles

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Organisée par la Ligue auvergnate et du Massif central, la Nuit Arverne coïncidait cette année avec le centenaire de l’élection des pastourelles.

pastourelle
La présentation des pastourelles. Crédit : DR.

Année après année, la Nuit Arverne confirme son retour en forme. La dernière édition, ce 9 décembre au Pavillon Baltard de Nogent-sur-Marne (Val-de-Marne), a permis d’apprécier la richesse du folklore du Massif central, mais aussi d’échanger avec le pays natal dans une ambiance conviviale et animée. Les chœurs de la Bourrée de Paris et le spectacle des différentes formations ont largement contribué à offrir une soirée dépoussiérée du folklore. Point d’orgue de la soirée, une version flash mob de la Montagnarde a réuni danseurs chevronnés et néophytes. Ces présentations, complétées par une animation musicale plus contemporaine, ont démontré à la jeunesse, très présente lors de la soirée, qu’il n’y avait qu’un pas entre la bourrée et le rock. Isabelle Cazals, présidente de la Ligue auvergnate et du Massif central, et son équipe sont largement parvenues à moderniser le mouvement pour l’inscrire durablement dans le XXIe siècle.

« Après ce pari fou de transporter nos territoires à Baltard, a-t-elle précisé, j’ai l’intention d’ancrer la confédération dans de nouveaux projets d’avenir. Comptez sur la Ligue pour accentuer ces réseaux professionnels. » Ainsi, ce soir-là, de nombreux artisans du Massif central étaient montés à Baltard pour faire découvrir au public leurs produits et leurs services sur des stands en mezzanine. Cette volonté de faire rayonner l’image de l’Auvergne à Paris – souhait originel de Louis Bonnet, fondateur de ce journal –, le Cantalien Pierre Desprat, président de la Marque Auvergne et invité d’honneur de la soirée, l’a manifestée en s’adressant aux Auvergnats de Paris présents à la soirée : « Vous portez l’ambition et le dynamisme de cette Auvergne d’Ailleurs, vous êtes de vrais ambassadeurs. Nous allons poursuivre ce travail avec la Ligue. »

Repas de terroir 

Le repas s’est, lui aussi, inscrit dans le terroir du Massif central avec, bien sûr, les viandes de la maison Conquet, mais aussi les vins de Pierre Desprat, ceux de la cave de Saint-Pourçain, ainsi que ceux d’un nouveau venu, Lionel Osmin, amené par la Maison Richard. Ce négociant des vins atypiques du Sud-Ouest a fait découvrir au public le Roi Bœuf, une cuvée rouge de marcillac, servie en magnum. Le professionnel du vin a profité de cette occasion pour annoncer qu’il accentuait sa présence sur le vignoble aveyronnais. Il est en effet sur le point de racheter les 10 ha de vignoble ayant appartenu à l’ancien président des Vignerons du Vallon, Jean-Marc Gombert. De ce fait, il détient ainsi les 3 ha de chenin de l’AOC. Cette soirée revêtait aussi une tonalité particulière puisqu’elle coïncidait avec le 100e anniversaire de l’élection des pastourelles. Une quarantaine d’anciennes lauréates, départementales ou régionales, sont montées sur scène. Isabelle Cazals a d’ailleurs promis qu’une centaine de titulaires du pastourellat serait présente lors de la prochaine Nuit Arverne – le 16 décembre 2024 – pour clôturer cette célébration centenaire.

Un moment d’émotion

La soirée a donné lieu à un grand moment d’émotion lorsque Louisette Rousset a rejoint les pastourelles sur scène. Originaire de Lozère, cette figure du mouvement amicaliste est montée à Paris à l’âge de 16 ans avant d’être élue pastourelle en 1955. Elle a ensuite succédé, en 1981, à Raymond Trébuchon à la présidence de la Fédération des amicales lozériennes, lorsqu’il a pris la tête de la Ligue. Cette année, cinq jeunes filles candidates au titre de pastourelle de la Ligue ont concouru. Finalement, la Cantalienne Ella Piganiol, fille de l’attaché parlementaire du député Vincent Descoeur, a remporté le titre avec une note du jury de 85,36/100. Loïs Aurières, pastourelle de l’Aveyron, devient première demoiselle d’honneur, grâce à 181 voix venues du public. Il faut aussi saluer la performance de la Lozérienne, Perrette Fasquelle. Classée deuxième au vote du public, elle voit la crosse de pastourelle de la Ligue lui échapper de 4 centièmes de point…

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