L’Umih et l’IFM toujours vigilants pour l’avenir en zone rurale

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L’Interfédération du Midi a intronisé son nouveau président, Yves Larrouture, à Saint-Nectaire. L’Umih 63 accueillait l’IFM pour son assemblée générale, un temps fort pour évoquer ensemble l’avancée des dossiers menés par le syndicat pour défendre le secteur CHR, notamment en zone rurale.

Dans la cité de caractère de Saint-Nectaire, l’Umih 63 et sa présidente Martine Courbon ont reçu l’Interfédération du Midi pour son assemblée générale. L’occasion de faire la passation de pouvoir entre l’ancien et le nouveau président de l’IFM, mais aussi d’évoquer ensemble les problématiques et les perspectives d’avenir des métiers de l’hôtellerie et de la restauration. L’IFM rassemble 70 hôteliers restaurateurs situés dans les huit régions du sud de la France et se déplace tous les six mois pour venir à la rencontre des professionnels sur le terrain. Présidée depuis deux ans par Jean-Christophe Carsenac, président de l’Umih du Tarn, elle est désormais aux mains du Béarnais Yves Larrouture. Nathalie Baudouin (Umih 64) a été nommée deuxième vice-présidente. Pour ce rendez-vous en terre auvergnate, André Daguin avait fait le déplacement en tant que représentant national de l’Umih. Les intervenants sont revenus sur les assises de la ruralité, qui s’étaient tenues à Rodez en avril dernier. L’Umih, par son maillage territorial, se fait force de propositions et de conseils pour garder « le cœur battant de nos villages ». Une sauvegarde qui s’appuie notamment sur l’importance de pouvoir fixer la dernière licence IV dans le village, « et quand il y en a une, il faut pouvoir en créer une. C’est une loi napoléonienne qui a besoin d’être modernisée et remise au goût du jour », a assuré André Daguin.

Rétablissement des préenseignes

Parmi les pistes pour assurer l’avenir des cafés-restaurants et hôtels en milieu rural, le cadre des aides en zone de revitalisation rurale (ZRR) a été évoqué : « Pourquoi ne pas intégrer les hôteliers dans ce dispositif ? » a exposé André Daguin. Rendre possible la création d’établissements oui, mais faut-il encore « maintenir ce qui existe, accompagner les petites entreprises pour recruter et former comme il faut pour pouvoir se défendre », a rappelé Thierry Perbet, président de l’Umih Cantal. Les difficultés d’embauche dans le secteur du CHR touchent particulièrement les campagnes et, pour cela, le prochain congrès de l’Umih sera dédié à cette question d’envergure avec pour slogan : « Ici, on recrute ! » Enfin, au rang des bonnes nouvelles partagées par l’Aveyronnais Serge Gaillard : « Nous avons évité la hausse de la TVA, nous avons créé une branche Umih nuit pour que les professionnels puissent avoir plus de poids, et nous avons réussi à rétablir les préenseignes qui avaient été supprimées depuis trois ans. » Petite victoire nuancée du fait que, sur ces fameux panneaux qui s’affichent en bord de route, seul le mot « restaurant » sera autorisé.

Trois questions à Yves Larrouture, nouveau président de l’IFM

Quelle est la principale problématique en zone rurale ?

Yves Larrouture : C’est le recrutement. Chez nous, c’est encore plus accentué. Les jeunes ne veulent pas venir s’installer en zone rurale, entre un emploi à Berenx, chez moi dans le Béarn, et Biarritz, ils n’hésitent pas une seconde. Le souci également, c’est qu’on ne propose pas les mêmes salaires, mais nous n’avons pas la capacité de payer plus. D’un côté, notre profession est hyperréglementée, et de l’autre côté on libéralise outre mesure…

La ruralité est-elle une question urgente pour les pouvoirs publics ?

Y. L. : Les auberges vont devenir des musées bientôt. La spécificité de la France, c’est bien ce fabuleux maillage territorial de ces cafés ouverts toute l’année et toute la journée. C’est bien ce qui nous différencie de Airbnb. C’est ce lien social. Nous sommes la dernière lumière du village. De l’autre côté des Pyrénées, en Espagne, je vois bien la différence. Ils ont moins de contraintes et de meilleurs chiffres de fréquentation.

Comment voyez-vous les perspectives d’avenir en CHR ?

Y. L. : Il faut qu’on se remette en question, mais il ne manque pas grand-chose. Cela passe par moins de pression exercée par l’État et la création d’une sixième catégorie en matière de normes de sécurité et d’accessibilité. J’ai envie d’être optimiste. Nous pouvons arrêter l’hémorragie à condition que nos métiers soient mieux valorisés et que l’on puisse bien gagner notre vie.

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