Au restaurant, les stéréotypes de genre persistent

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Que ce soit pour payer l’addition ou pour choisir le vin, les stéréotypes liés au genre ont la peau dure. L’Ifop, dans une étude menée pour Zenchef, met en lumière ce phénomène.

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Au restaurant, les stéréotypes de genre persistent. Crédits : Unsplash

L’un des principaux stéréotypes que l’étude de l’Ifop fait ressortir concerne l’argent. Pour 72% des hommes et 59% des femmes interrogés, « il est normal que l’homme propose de payer l’ensemble de l’addition au restaurant la première fois qu’il dîne avec une femme ». De plus, 33% des Français imaginent également qu’il est normal que dans certains restaurants chics, les cartes de menus proposées aux femmes ne contiennent pas les prix des plats ou des vins (40% des hommes, 27% des femmes). Alors que 72% des hommes paient l’intégralité de l’addition lors d’un premier rendez-vous au restaurant, seulement 8% des femmes endossent cette responsabilité, selon l’étude. Symptôme, à nouveau, de ces stéréotypes liés à l’argent, les femmes étant perçues comme ne pouvant ou ne devant pas assumer cette charge financière.

Les attendus patriarcaux s’appliquent jusqu’à la table

Les marques du genre ressortent également dans la gestion des moments au restaurant en couple. Si les hommes s’occupent bien plus souvent du choix du vin que les femmes (46% contre 9%), elles gèrent quant à elles bien plus massivement l’éventuelle responsabilité des enfants (41% contre 10%). Les hommes se préoccupent des activités requérant une pseudo-expertise qu’ils déclarent « maîtriser », tandis que les femmes héritent des besognes plus coûteuses en temps et en énergie. « L’attribution des actions et du pouvoir décisionnel au restaurant et dans le cadre des repas est aussi un marqueur de différences genrées, déclare Thomas Pierre, chargé d’études au pôle actualités et politique de l’Ifop. Alors que les hommes s’attribuent le plus souvent les tâches peu contraignantes et nécessitant une pseudo expertise, les femmes continuent d’être dans le travail du care en s’occupant par exemple des enfants. Encore une fois, les attendus patriarcaux s’appliquent jusqu’à la table, les femmes prenant à leur compte le plus souvent cette charge se situant dans l’aide à autrui. »

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