Branle-bas de combat !

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Pauline De Waele, rédactrice en chef de La Revue des Comptoirs, réagit à l’actualité des CHR.

Pauline de Waele
Pauline de Waele © Au Cœur des Villes

Le constat est sans appel : avec 237.000 salariés de moins en 2021, l’hôtellerie-restauration séduit de moins en moins les travailleurs. Alors que la profession a repris une activité normale, le secteur peine à recruter. La crise de la Covid a révélé la fragilité du secteur.

Côté syndicats, c’est le branle-bas de combat ! Dos au mur, les huit syndicats représentatifs optent de façon inédite pour le dialogue social, sous la houlette du ministère du Travail. Les négociations s’annoncent âpres, mais certains sujets font déjà plus ou moins consensus, comme la coupure, le fait qu’il faille la limiter et l’encadrer, ou encore l’augmentation des salaires.

Le plus gros clivage porte sur la défiscalisation des heures supplémentaires et les baisses des charges, qui peuvent impacter les cotisations salariales. Néanmoins, cette volonté de réformer la convention collective traduit une réelle prise de conscience de l’ensemble des parties prenantes face au malaise qui ne cesse de croître pour les salariés, pas seulement autour de la question de la rémunération, mais aussi la pénibilité, la qualité de vie professionnelle et privée.

Ce mal-être peut renforcer la vulnérabilité des métiers de l’hébergement et de la restauration face aux risques d’addiction, problème soulevé déjà en 2012 par l’Inpes. Le sujet reste encore trop tabou en France, mais avec la pression des horaires, l’impossibilité parfois de rentrer chez soi entre deux services, certains acteurs peuvent sombrer parfois dans l’alcool et la drogue. Nous avons décidé de mener l’enquête car souvent c’est l’arbre qui cache la forêt. Derrière les pratiques addictives se dissimule bel et bien un certain mal-être des professionnels.

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