Passe sanitaire : un choix cornélien

  • Temps de lecture : 2 min

Jean-Michel Déhais, directeur des rédactions et rédacteur en chef de l’Auvergnat de Paris et de Rungis Actualité, réagit à l’actualité des CHR.

Jean-Michel Déhais
Jean-Michel Déhais © Au Cœur des Villes

Comme on pouvait s’y attendre après l’allocution du président de la République, le principe du « passe sanitaire » crée de nombreux remous dans la société française. Les habituels agitateurs patentés se sont engouffrés dans la brèche. On a vu lors d’une manifestation Nicolas Dupont-Aignan dramatiser l’enjeu qui consiste à s’injecter une substance étrangère dans le corps.

Oublie-t-il qu’en s’alimentant, il ingère au quotidien toutes sortes de substances ? Est-il conscient qu’il encourage par ce discours de nombreux sceptiques à éviter la vaccination ?

Ce « passe sanitaire » reste sans doute la meilleure des solutions pour limiter la portée d’une nouvelle vague. Il est toutefois permis d’être critique sur les méthodes de contrôle. Faire porter aux patrons de bars et restaurants la responsabilité des contrôles reste absurde.

Les forces de l’ordre dont c’est le métier peuvent pénétrer dans les établissements et faire ce travail. La mise en place d’une amende dissuasive de 45 000 € a achevé de semer la consternation chez les professionnels. Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie, a lui-même jugé cette menace disproportionnée.

Dans ces conditions, on voit mal comment le Gouvernement pourra reprendre la barre alors que les Français ont déjà un pied dans les vacances. Ne vaudrait-il pas mieux s’inspirer de la Grande-Bretagne et laisser filer la situation jusqu’à la rentrée ? Cette option est tentante, mais présente un inconvénient : la vague renforcée que nous subirions en septembre pourrait être très douloureuse.

PARTAGER