Léa Desprat, la passion de son territoire

  • Temps de lecture : 4 min

Directrice commerciale de Desprat Saint-Verny, négociant en vins et producteur, Léa Desprat a saisi l’opportunité de davantage défendre son territoire. La Cantalienne récemment élue au conseil régional d’Auvergne-Rhône-Alpes avait en effet été sollicitée par Laurent Wauquiez, le président Les Républicains de la région, pour mener sa liste dans le Puy-de-Dôme.

« Ce n’était pas du tout dans mes projets », lance Léa Desprat, qui ne cache pas sa surprise d’avoir été sollicitée par Laurent Wauquiez pour conduire sa liste dans le Puy-de-Dôme lors des dernières élections régionales qui ont vu le candidat Les Républicains les remporter et ainsi renouveler son mandat à la tête de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Une première place pour la candidate devant une figure du parti de droite et ancien ministre : Brice Hortefeux. Celle qui a été élue avec 58,48 % des voix lors du second tour l’assure, « il n’y a pas de problème d’ego au vu de ce qu’il a pu faire durant sa carrière ». La jeune élue, novice en politique et qui de son propre aveu ne s’y intéressait « pas plus que tout un chacun », raconte les coulisses de cette entrée dans sa nouvelle vie : « Il y a quelques mois, Laurent Wauquiez m’a contactée. Je pense que je symbolisais cette société-là, l’aspect lié à l’entreprise, au terrain. Il a senti ma fierté dans mon terroir, les produits que je défends. Certainement aussi la jeunesse, le fait d’être une femme. » Sur ce dernier point, Léa Desprat n’oublie pas de souligner qu’elle constituait la première femme de l’histoire à prendre la tête de liste dans le Puy-de-Dôme.

Directrice commerciale de Desprat Saint-Verny, société spécialisée dans la sélection et la distribution de vins ainsi que dans la production de vins d’Auvergne, Léa Desprat insiste pour bien séparer ses deux activités, ses deux vies – professionnelle et politique, et ainsi ne pas impliquer politiquement la société. Celle qui « aime beaucoup les challenges » assure par ailleurs pouvoir gérer son nouvel emploi du temps : « Avec une bonne organisation, tout se fait dans la vie. » Ces deux activités lui permettent de rester en lien avec son territoire. « Il existe un vrai attachement à l’Auvergne dans ces deux emplois. C’est aussi pour cela que j’ai accepté », insiste-t-elle.

« Je ne veux pas de poste de vice-présidente par ce que je veux m’engager pour le Puy-de-Dôme. »

À la Région, l’élue âgée de 32 ans va s’attacher à défendre son territoire, rien que son territoire. « Je suis élue à la commission permanente. Je ne veux pas de poste de vice-présidente parce que je veux m’engager pour le Puy-de-Dôme. Et être vice-présidente, c’est aller à l’encontre de ce pour quoi j’y suis allée », affirme-t-elle avec force, avant de poursuivre : « Lorsqu’on en a l’opportunité, il faut agir. Attendre, me plaindre n’est pas trop mon tempérament. J’ai eu une opportunité. Donc je me suis dit : saisis-la ! Parce que dans la vie je pense qu’on n’est pas tous les jours sollicité pour avoir ce genre de poste. Cela permettait d’avoir une voix à Lyon pour défendre tous ces projets qui me tiennent à cœur. »

Originaire d’Aurillac, dans le Cantal, Léa Desprat est partie à Toulouse étudier dans une école spécialisée dans l’international. Ses études l’ont amenée à Madrid, Barcelone, Londres ou encore Paris. Elle a même suivi un MBA à New York, avant d’occuper à Paris son premier emploi, dans l’ingénierie. Mais l’Auvergnate a connu le mal du pays : « J’ai été rattrapée par mes racines. »

Elle a alors rejoint en 2017 l’entreprise familiale Desprat qui fusionnait avec la cave Saint-Verny pour donner naissance à l’entité Desprat Saint-Verny. « Je suis revenue car j’ai une vraie filiation avec mon territoire, ses produits. Je crois profondément en ses forces », ajoute-t-elle. La Cantalienne veut placer son nouveau parcours sous le signe du bon sens, sa nouvelle maxime. « Je ne parle pas de politique, je parle de bon sens », lance-t-elle.

« Aujourd’hui, toutes les valeurs qui sont portées par l’Auvergne sont plutôt celles qui sont mises en avant à la suite du confinement. Le local, le vert, les grands espaces, la montagne, la proximité, la préférence régionale… » Cette dernière caractéristique étant considérée par l’élue comme illustrant le fameux bon sens « que les gens cherchent, c’est-à-dire de consommer à côté de chez soi, de faire travailler les entreprises locales, de manger ce que produisent les agriculteurs » . Ces points forts, complétés par le classement de la Chaîne des Puys au patrimoine mondial de l’Unesco, permettent d’assurer à l’Auvergne une attractivité de plus en plus importante. « Les étés sont chez nous de plus en plus chargés, avec de plus en plus de touristes parce que je pense que nous correspondons à cette demande écologique, verte, authentique, simple, locale » , justifie Léa Desprat, en soulignant le fait qu’il existe « tout un travail à faire sur le tourisme pour continuer de développer cette attractivité ».

PARTAGER