Marilise Miquel, avocate et fervente amicaliste

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Avocate, Marilise Miquel fédère désormais une soixantaine d’amicales aveyronnaises. Arrivée à la tête de la Fédération des Aveyronnais d’ici et d’ailleurs au moment où la Covid-19 contrarie les initiatives et les rencontres amicalistes, elle entend mettre cette période à profit pour réfléchir au moyen de moderniser la structure.

La femme serait-elle l’avenir de l’amicalisme ? Il faut le croire puisque après l’élection en 2018 d’Isabelle Cazals, à la tête de la Ligue auvergnate et du Massif central, c’est au tour d’une autre Aveyronnaise de prendre la présidence de la Fédération des Aveyronnais d’ici et d’ailleurs. Elle remplace un triumvirat constitué de de Frédéric Lavernhe, Pierre Vincens et Robert Moiroux, élus depuis 2017. Les trois hommes souhaitaient que le mouvement amicaliste soit représenté par une seule et même tête et le nom de Marilise Miquel s’est rapidement imposé.

Les trois anciens coprésidents continuent, par ailleurs, de jouer un rôle organisationnel important au sein de la Fédération. La nouvelle présidente insiste sur le fonctionnement en équipe.

« J’ai conscience de ce que cela requiert en termes d’investissement de temps et d’énergie, mais mon arrivée s’inscrit dans la continuité, assure-t-elle. Je n’aurais pas accepté si je ne m’étais pas sentie accompagnée par un groupe. J’étais déjà impliquée dans la Fédération, notamment autour des questions économiques et juridiques. »

L’arrivée de Marilise Miquel à la tête de la Fédération ne représente pas seulement une avancée féministe, elle marque également une évolution générationnelle. Âgée de 37 ans, cette avocate est bien placée pour rajeunir l’amicalisme et lui donner une image plus moderne. À la tête de 60 fédérations, elle veut persuader les jeunes de rejoindre le mouvement. Elle compte notamment sur le vivier de l’Oustal parisien dont elle est issue. Elle est bien décidée à motiver les jeunes résidents pour qu’ils participent à la vie des amicales. « Nous sommes en train de cibler un plan d’actions spécifiques vers la jeunesse », détaille-t-elle.

Très liée par sa profession au monde de l’entreprise, la nouvelle présidente aimerait également développer les rencontres au sein de la Fédération entre les acteurs économiques aveyronnais et les entrepreneurs parisiens originaires du Rouergue. Déjà l’année passée, les vignerons de Marcillac était venus à la rencontre de la Fédération, à Paris. Plus récemment, une rencontre était prévue autour du secteur de la mode, mais elle a, malheureusement, dû être annulée en raison de la pandémie.

« Nous sommes en train de cibler un plan d’actions spécifiques vers la jeunesse. »

L’action économique lui tient particulièrement à cœur. Ainsi Marilise Miquel est-elle aussi très investie dans le Cercle K2, un lieu d’échanges pluridisciplinaire et international. Elle occupe les fonctions de directrice des opérations de cette association qui regroupe, parmi ses membres, plus de 30 nationalités. La structure développe depuis sa création en 2013 des espaces de rencontre et de dialogue. Elle se propose en outre de former les décideurs de demain et organise des trophées qui couronnent des initiatives favorisant le décloisonnement des disciplines dans le cadre de la recherche.

Marilise Miquel présente un parfait profil d’Aveyronnaise de Paris. Née d’un père aveyronnais et d’une mère bretonne, elle a grandi dans la ferme familiale de Millau où ses parents étaient éleveurs de bovins au confluent du Tarn et de la Dourbie. À l’âge de 18 ans, elle est partie vers Montpellier pour suivre des études de droit qui l’ont ensuite conduite à Paris dans une école d’avocats. C’est à ce moment qu’elle est entrée en contact avec la Fédération en logeant durant trois ans à l’Oustal, le foyer des jeunes Aveyronnais à Bercy. L’intégration s’est réalisée en douceur « À cette époque, j’étais plutôt tournée vers un groupe d’amis étudiants, raconte-t-elle. J’ai bien sûr participé à quelques soirées de rabalaïres, mais je restais plutôt à l’écart de l’amicalisme. Ce n’est que quelques années plus tard, quand Benoît Cuturello m’a demandé d’intégrer l’amicale de Millau que je me suis investie. Il m’a montré qu’on pouvait rajeunir ces structures. J’ai découvert la communauté aveyronnaise et sa bonne ambiance. »

Cette ancienne scout de France a aussi été séduite par le caractère associatif et l’implication de chacun. Par la suite, le président Bernard Paloc lui a proposé de rejoindre les rangs de la Fédération dont elle n’a pas tardé à gravir les échelons. Mais personne n’est parfait en ce bas monde. Cette femme d’exception présente un seul petit défaut dans son CV : elle n’a pas de lien direct avec les CHR. Mais elle compense peu à peu ce handicap. D’abord au sein du cabinet Alkyne-Avocats, spécialisé dans le droit des affaires, elle s’occupe des contentieux autour du droit du travail. Or, il se trouve que certains de ses clients sont des restaurateurs. Il faut aussi savoir qu’un des loisirs préférés de cette executive woman consiste à retrouver des amis dans les cafés et brasseries parisiens. Elle se souvient déjà avec nostalgie des dernier instants passés juste avant ce second confinement à la Promenade, établissement de Mathieu Calvet.

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