Nicolas Scapin : le comptoir mène à tout

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Après avoir exploité, à l’âge de 20 ans, un pub de Massiac, Nicolas Scapin s’est intéressé à la distribution. En vingt ans, il a gravi tous les échelons de France Boissons, pour en diriger aujourd’hui la plus importante région.

Nicolas Scapin
Nicolas Scapin

Nicolas Scapin vient de remplacer Thibaut Boidin à la direction régionale Île-de France/Nord de France Boissons. Homme d’expérience ayant gravi tous les échelons de l’entreprise, le nouveau patron du plus gros secteur de France Bois sons connaît parfaitement les rouages de la maison. Il dispose d’un atout supplémentaire pour occuper ce poste. Comme bon nombre de ses clients parisiens, il est originaire d’Auvergne et, qui plus est, du Cantal. Il faut remonter à José Pirès-Gomes, pour retrouver un homme du Massif central à ce poste.

Nicolas Scapin minimise l’atout que représente son origine auvergnate et estime que ce critère a été marginal dans les motivations qui ont conduit Loïc Latour, PDG de France Boissons, à le nommer à ce poste. Il concède toutefois : « Il est sûr que le fait que je sois cantalien ne m’a pas porté préjudice. Je souhaite d’ailleurs raffermir les liens avec la communauté. Depuis ma nomination, j’ai rencontré des clients parisiens du réseau issus du Massif central. Nous partageons bien sûr des connaissances en commun. Cela crée naturellement des liens. Je veux faire de France Boissons un interlocuteur de choix pour les Auvergnats qui travaillent à Paris. Nous voulons leur proposer des services de très bons niveaux ».

Depuis cinq ans qu’il a des responsabilités en Île-de-France, Nicolas Scapin emmène ses équipes chaque année au marché de pays de l’Aveyron, à Bercy, où il croise de nombreux patrons de brasseries originaires du Massif central et, cet été, il a décidé de se rendre à des fêtes qui seront organisées à Laguiole.

Venu du terrain

Mais si le nouveau patron de France Boissons en Île-de-France est si à l’aise avec ses clients, c’est d’abord parce qu’il parle le même langage. Il a lui-même exercé comme patron de bar. Sa famille est originaire de Marchal, un petit Village du Cantal qui a par la suite fusionné avec Champs-sur-Tarentaine, entre Riomès-Montagnes et Lanobre. Son père, cuisinier de métier, a commencé sa carrière en restauration, avant de poursuivre en collectivité. Il a notamment géré l’auberge du village de Marchal, où Nicolas Scapin a racheté une maison il y a quelques années. « C’était l’auberge du village, raconte-t-il, un lieu indispensable pour la localité. Il a d’ailleurs résisté très longtemps. Malheureusement, l’année dernière, faute de repreneur, il a fermé. On sent du regret dans la voix de Nicolas Scapin à l’annonce de la fermeture d’un lieu de vie essentiel pour ce hameau auquel il reste viscéralement attaché.

Ses parents se sont installés à Massiac, où il a grandi. Durant ses études, il a travaillé comme barman au pub « Le d’Espinchal », que les patrons lui ont proposé de racheter en lui consentant des conditions financières appréciables. À 20 ans, il est ainsi devenu patron de bar, mais aussi client de France Boissons ! Pendant trois ans, il fait fructifier l’affaire, quand une opportunité de vente se présente. « En même temps, rappelle-t-il, un représentant de chez Pernod m’a proposé d’aller travailler comme vendeur pour la marque dans la région de Montluçon, où je suis resté cinq ans.

L’expérience d’Aumont-Aubrac

Parallèlement, Nicolas Scapin n’a jamais coupé le contact avec les équipes de France Boissons. En 2001, la filiale d’Heineken lui propose un poste de chef des ventes à Nevers. Une fois de plus, il sollicite le camion de déménagement pour aller s’installer en Bourgogne. Le cadre n’a jamais répugné à changer souvent de cadre de vie. « Ma carrière a été jalonnée de rencontres et d’opportunités qui m’ont fait évoluer, explique-t-il. Heureusement, mon épouse, Sophie a toujours réussi à me suivre et à continuer sa carrière en parallèle. »

En 2006, Nicolas Scapin doit effectuer un nouveau déménagement qui le rapproche de sa région natale. Il obtient son premier poste de directeur de filiale et se retrouve à la tête de l’entrepôt d’Aumont-Aubrac, en Lozère. À partir de ce positionnement stratégique, France Boissons rayonne sur la Lozère, mais aussi sur une bonne partie du Cantal et de la Haute-Loire. « J’ai passé trois années extraordinaires à ce poste, assure Nicolas Scapin. Nous avions dans cette région une qualité de vie extraordinaire » . Motard, le dirigeant de l’entrepôt a aussi pu se consacrer en Lozère, à ses heures perdues, à ses passions : l’enduro et la guitare folk. Pourtant, il ne va pas hésiter lorsque son employeur lui propose de repartir vers Nevers. Il grimpe alors un nouvel échelon en dirigeant deux entrepôts, celui de la préfecture de la Nièvre et de Montluçon. Mais en 2013, il franchit un pas encore plus décisif en étant propulsé en Île-de France, pour diriger la filiale du sud de l’IDF (Marollessur-Seine, Auxerre, Orléans) avant de repartir en 2017 pour diriger la filiale de l’Ouest parisien à Rosnysur-Seine. À partir de là, il couvre une zone commerciale qui s’étend de Versailles au Havre et un chiffre d’affaires sept fois plus important que celui qu’il générait à Nevers. Mais pour ce patron, la taille du périmètre ou le chiffre d’affaires sont presque des questions secondaires : « Nos filiales d’Aumont-Aubrac et de Paris n’ont certainement pas la même taille, mais les problèmes sont les mêmes. Il ne faut pas croire que l’on juge seulement nos résultats en termes de niveau de vente. Notre travail repose aussi sur une régularité dans notre fonctionnement et dans le management de nos équipes. Nicolas Scapin insiste également sur la nécessité de maintenir en permanence une proximité avec le réseau de clientèle. Il annonce ainsi l’ouverture à Paris, au 129, boulevard Saint-Germain, d’un nouveau lieu destiné au service développement de France Boissons pour recevoir les clients, les futurs clients et le réseau, en leur offrant une écoute privilégiée.

« Notre travail repose aussi sur une régularité dans notre fonctionnement »

800 collaborateurs

Arrivé au mois de février à la tête de la Région Île-de-France/Nord, le nouveau directeur a lares ponsabilité de 800 collaborateurs et de trois plates formes (Gennevilliers, Bonneuil et Lille), mais aussi de 10 sites, qui génèrent un CA total de 290 M€. Aujourd’hui âgé de 47 ans, ce cadre, qui a débuté dans l’entreprise comme chef des ventes, reconnaît qu’il représente un bel exemple de promotion interne. « Mon par cours, indique-t-il, c’est aussi une succession d’expériences. Il est aussi révélateur d’un groupe qui fait grandir les gens. Ce sentiment permet aussi aux jeunes recrues d’avoir envie de rester dans l’entreprise. »

La Région Île-de-France/Nord emploie près de 800 salariés.

La Région Île-de-France/Nord emploie près de 800 salariés.

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