Pomme de Pain se laisse quatre ans pour son opération reconquête

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Suite au rachat de l’enseigne Pomme de Pain par son équipe dirigeante, il y a quelques semaines, Nicolas Papageorgopoulos, son directeur général, détaille la stratégie des nouveaux associés pour faire redécoller la marque.

Pomme de pain nouvelle génération.
Pomme de pain nouvelle génération, à Boulogne-Billancourt. Crédit : Pomme de pain.

Quelques semaines seulement après avoir dévoilé son nouveau concept, Pomme de Pain annonce désormais un changement d’actionnariat de taille. Le directeur général de l’enseigne, Nicolas Papageorgopoulos, s’associe à trois des membres de la direction pour entrer au capital de l’entreprise. Pomme de Pain devient ainsi une marque indépendante.

Dans quelles conditions reprenez-vous la main sur l’entreprise ?

La marque bénéficie d’une assise en termes de notoriété, mais au sein du groupe Invivo, l’activité de Pomme de Pain était un actif non stratégique. Il n’y avait pas eu de création de valeur autour de la marque depuis 2014. L’idée est de remettre en place un modèle économique viable à travers le repositionnement, et notamment en faisant appel au lean management. Dans le contexte d’évolution de la restauration, Pomme de Pain ne pouvait pas continuer à vivoter.

Comment s’est passée la transmission avec Invivo ?

Le groupe nous a bien accompagné pour que nous prenions un projet sain, avec des capitaux propres et positifs (pour rappel, Pomme de Pain avait cumulé 30 millions d’euros de pertes, ndlr). Dans le cadre du rachat, vingt succursales ont été mises sous franchises et sont opérées par Invivo. Nous souhaitons garder le modèle d’actionnariat actuel au moins pour les deux prochaines années, puis nous envisageons un développement en succursales pour asseoir le réseau, et nous ouvriront alors l’actionnariat.

Quelles sont vos échéances pour le déploiement du nouveau concept ?

Nous avons établi un plan de conversion sur quatre ans pour nos douze succursales. On espère que ce délai nous laissera le temps d’installer le réseau. Le concept est modulable, il saura suivre les évolutions du marché. Pour les franchisés, qu’ils soient individuels ou grands comptes, le nouveau concept s’appliquera évidemment pour les nouveaux entrants ainsi que dans le cadre des renouvellements de contrat pour ceux qui arriveraient à leur terme. Le coût de conversion s’élève à 1.200 € du m2, soit la moitié du coût d’une installation. La prochain ouverture aura lieu au centre commercial Belle-Epine (Thiais, 94). Nous avons par ailleurs identifié 120 points de vente potentiels, en travel & retail, en zone autoroute, en centres-villes et centres commerciaux, partout en France. Le modèle est capable de s’adapter à toutes ces configurations. Nous visons 15 à 20 ouvertures par an en franchise grands comptes, dont certaines sont déjà engagées, ainsi que quatre franchises indépendantes. Nous envisageons aussi d’autres masterfranchises à l’étranger (similaires à celles déjà présentes en Tunisie et au Maroc, ndlr).

Comment vos franchisés ont-il accueillis le repositionnement et le changement d’actionnariat ?

Nous travaillons sur le repositionnement depuis deux ans et le contexte reste le même. Seul l’actionnariat a changé. Nous tablons sur un ROI à trois ans. A nous de les convaincre. Je serai toujours dans cette démarche plutôt que dans l’obligation. C’est pour cette raison que nous voulons amasser suffisamment de données pour pouvoir prouver, chiffres à l’appui, la rentabilité de ce modèle. Pour le moment, à Boulogne-Billancourt, nous constatons une hausse du chiffre d’affaires de + 20 à + 30 % depuis la conversion. Le panier moyen a augmenté de 15 %, notamment grâce aux bornes de commande. Je ne connais aucun entrepreneur qui refuseraient d’évoluer s’il est certain de pouvoir développer son affaire. L’un de nos franchisés indépendant, à Montpellier, a déjà entamé un travail de conversion vers le nouveau concept, il devrait ouvrir l’année prochaine.

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