Village Fani, le groupe qui automatise sa restauration

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Village Fani, groupe d’hôtellerie familiale créé en 1985, s’est développé ces dernières années en rachetant cinq établissements dans le Cantal. Pour rentabiliser ces structures rurales, les dirigeants parient sur une automatisation programmée des restaurants d’hôtel.

Anaelle Hajfani
Anaelle Hajfani. Crédit : DR.

Au mois de mars, l’ouverture dans le Cantal – à Massiac – d’un restaurant automatisé sans serveur a fait sensation. Nombre de télévisions et de titres de presse avaient relayé l’événement. Il faut cependant relativiser la portée de celui-ci, comme le précise Anaelle Hajfani, la fille de Christine Boyer, la patronne du groupe hôtelier Village Fani, à l’origine de ce concept : « En aucun cas nous ne concurrençons les restaurants locaux. Nous proposons une alternative quand tout est fermé. D’ailleurs, depuis 2012, nous nous efforçons d’automatiser au maximum nos établissements. Lorsque nous vendons une nuitée entre 70 et 90 €, nous ne pouvons nous permettre de supporter une masse salariale importante. »

L’histoire de Village Fani a débuté au milieu des années 1980. À peine diplômée de l’ESC Clermont, Christine Boyer, d’origine stéphanoise, parvient à racheter le Domaine de la Palle, à Pontgibaud (Puy-de-Dôme). Elle développe alors avec son mari, pharmacien au Maroc, un petit groupe hôtelier qui comptait en 2015, après la création du Pavillon Fani à Thiers, trois hôtels en France et trois au Maroc. Mais l’arrivée successive dans le groupe de deux enfants des fondateurs – Anaelle, diplômée comme sa mère de l’ESC Clermont, et Pierre, ingénieur de formation – a incité Christine Boyer à relancer le développement de son groupe.

L’enseigne contrôle désormais 12 hôtels en France, dont cinq dans le Cantal : la Bastide du Cantal, à Salers, L’Hostellerie du Cantal – ex-Messageries, à Murat, le Grand Hôtel de la Poste, à Massiac, le Val du Cantal, à Polminhac et L’hôtel Garabit, à Anglards-de-Saint-Flour. Ce dernier est célèbre pour avoir abrité, en 1964, le tournage du film inachevé L’Enfer, tourné par Henri-Georges Clouzot. Cet établissement faisait partie il y a quelques années de la liste des hôtels cantaliens qui ne trouvaient pas d’acquéreur. Ce n’est donc pas un hasard si Garabit et Le Val du Cantal seront les prochains à passer à la restauration automatisée, avec un modèle de distributeur plus grand que celui de Massiac.

Le groupe Fani a semble-t-il trouvé la clé de la rentabilité de ses établissements en procédant à des simplifications de service et des automatisations, qui réduisent les coûts de personnel. Il joue aussi sur la force commerciale de son réseau de 234 chambres en région Auvergne-Rhône-Alpes. Mais le groupe est aussi restaurateur. Car s’il ne trouve pas d’intérêt à maintenir des restaurants classiques, il profite des grandes salles de ses hôtels pour organiser des services traiteurs pour les réceptions, séminaires et associations. En 2021, plus de 200 mariages ont été célébrés dans les établissements du groupe. Et il est arrivé aux cuisines de produire quotidiennement jusqu’à 1690 repas.

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