Wine Paris 2025 : une édition au chevet de la filière
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La sixième édition du salon Wine Paris, organisée du 10 au 12 février 2025 à Paris Expo Porte de Versailles, se déroulera dans un contexte de fragilité pour la filière, aussi bien au plan national qu’international. En cause la déconsommation de vin ou encore l’aspect géopolitique. Wine Paris veut donc faire de son prochain salon une édition tournée vers l’international.
C’est désormais devenu une tradition lors de chaque début d’année. La sixième édition du salon Wine Paris, se déroulera du 10 au 12 février 2025, à Paris Expo Porte de Versailles. Mais cette édition s’inscrira dans un contexte particulier, comme le relève Rodolphe Lameyse, directeur général de Vinexposium, organisateur du salon.
« Le secteur d’activité est en souffrance La consommation de vin en volume baisse, mais en valeur elle reste stable ou évolue légèrement. L’inflation a une incidence forte sur la consommation de vin à l’échelle mondiale. De plus, c’est la première fois, de mémoire d’ancien, qu’il n’y a aucun marché qui puisse prendre la relève. Cette année, tout est à l’arrêt », constate-t-il ainsi.
Le sujet géopolitique
De plus, alors que le premier produit alcoolique consommé correspond à la bière, devant le vin et les spiritueux, le secteur vitivinicole fait face à un contexte particulièrement difficile. L’une des problématiques est géopolitique, comme l’explique Gabriel Picard, président du directoire de Picard Vins & Spiritueux et président de la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux (FEVS) : « Il y a un mouvement de repli sur soi, où l’ensemble des États du monde ont tendance à se recentrer. Or l’export représente plus de la moitié des débouchés des vins et spiritueux. Sur 30 milliards d’euros, plus de la moitié est exportée. Et plus de 75% des 16 milliards d’euros exportés se font hors d’Europe. »
Gabriel Picard met également en avant l’enjeu sociétal : « Le rapport à l’alcool, à la molécule d’éthanol pose question. » Ce dernier pointe également du doigt la responsabilité des autorités. « Nous réalisions le troisième excédent dans la balance commerciale française. Nous sommes un secteur qui va bien mais c’est justement en pareille situation que les sujets sont rapidement mis de côté », alerte-t-il en effet, souhaitant que la filière et les autorités ne se reposent pas sur leurs lauriers.
L’innovation continue
Dans cette même veine, Philippe Tapie, président de Bordeaux Négoce et président de Haut Médoc Sélection (HMS) appelle les vignerons de Bordeaux à « se réinventer ». Un message qui est aussi destiné à l’ensemble des vignobles de France, parce que c’est « la même problématique pour tout le monde ». Et d’ajouter : « Notre priorité est de nous remettre en connexion avec le consommateur pour lui fournir un produit qui corresponde à ses attentes, en allant sur une image plus moderne, une boisson qui se boit jeune. Parce que le vin est fait pour être bu et consommé. Or, nous avons perdu ce principe par l’effet de la financiarisation. »
En outre, la sixième édition de Wine Paris sera l’occasion de mettre l’accent sur l’aspect international avec au total 50 pays producteurs représentés, aux côtés de l’ensemble des régions viticoles françaises. Aussi, alors que Wine Paris présentera une hausse de sa surface de 19%, pour un total de 4.600 exposants, l’international verra son espace grandir de 64%. Près de 50.000 personnes sont attendues.