Bruno Le Maire à la rencontre des commerçants parisiens rue Montorgueil

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Ce matin, jeudi 3 janvier, Bruno Le Maire, ministre de l’Economie et des Finances, et Agnès Pannier-Runacher, sa secrétaire d’Etat, sont allés à la rencontre des artisans, commerçants, restaurateurs et hôteliers de la rue Montorgueil dans le 2e arrondissement de Paris. Les deux responsables politiques souhaitaient évaluer l’impact des grèves sur le commerce parisien pour pouvoir prendre des mesures d’urgence.

Le ministre de l’Économie et des Finances et sa secrétaire d’État se sont rendus ce matin, jeudi 3 janvier, rue Montorgueil à Paris (2e) pour rencontrer les commerçants et évaluer l’impact des grèves sur le commerce parisien. Ils étaient accompagnés par Francis Palombi, président de l’Association des commerçants de France, et par Jacques Boutault, maire du 2e arrondissement de Paris. À l’issue de cette rencontre, les ministres ont réuni à Bercy une quinzaine d’organisations, dont le GNC, le GNI et l’Umih, représentatives du commerce francilien. Cette réunion devrait déboucher sur une série de mesures d’urgence en faveur des entreprises impactées.

Bruno Le Maire et Agnès Pannier-Runacher ont débuté leur parcours dans cette rue commerçante à la Grille Montorgueil, en prenant un café chez Laurent Nègre. Le restaurateur a fait état d’une chute d’activité de l’ordre de 30 à 40 % et a évoqué le cas de confrères qui devaient faire face à des baisses de fréquentation de plus de 50 %. Il a également indiqué qu’il rencontrait beaucoup de problèmes de management en raison de l’absence récurrente d’employés ne disposant plus de moyen de transport. Laurent Nègre s’est enfin fait le porte-parole de nombreux professionnels, qui craignent de plus en plus qu’un trimestre entier soit impacté par ces grèves : « Ce climat va créer de la morosité, a-t-il déclaré. La liberté, c’est pour tout le monde. Il y a certes la liberté de faire grève, mais j’ai aussi la liberté de travailler. » Ce restaurateur d’origine aveyronnaise joue de malchance, puisque l’année passée, à la même époque, l’un de ses autres établissements, Les Marmots, avait été soufflé par l’explosion de gaz de la rue de Trévise. 

À la Grille Montorgueil, Bruno Le Maire (à droite) a échangé avec Laurent Nègre (à gauche). Ⓒ ACDV

Après sa rencontre avec le patron de la Grille Montorgueil, le ministre de l’Économie s’est rendu à la Boucherie Tribolet – Au bœuf du Cantal, pour s’informer des problèmes de la baisse d’activité. Il a également visité la poissonnerie Soguisa et le caviste Nysa, où le jeune entrepreneur, Louis de Montille, créateur de cette dernière franchise, l’a accueilli et lui a fait part d’une baisse de chiffre d’affaires de 10 à 20 % sur la période impactée.

Bruno Le Maire et Agnès Pannier-Runacher ont tenu à aller au-devant des hôteliers, particulièrement touchés. Ils ont ainsi dialogué avec la réceptionniste de l’hôtel Victoire Opéra qui leur a indiqué que la baisse de fréquentation de l’établissement atteignait les 40 %, à une période où celui-ci affiche généralement complet. Les baisses de prix n’ont pas permis de relancer l’activité car les clients préfèrent différer leur séjour à Paris tant que durent les grèves. Elle a aussi assuré que pour permettre au personnel d’être présent dans l’établissement, la direction avait attribué des chambres à certains employés. 

À l’hôtel Victoire Opéra, la réceptionniste (de dos) a indiqué à Bruno Le Maire et à Agnès Pannier-Runacher que la fréquentation était en baisse de 40 %. Ⓒ ACDV

Tout au long de son périple rue Montorgueil, Bruno Le Maire a défendu la réforme des retraites, qu’il a qualifiée de « réforme de justice ». « Ces grèves, a-t-il assuré, pèsent sur le moral des Français et génèrent de la fatigue. Cela doit cesser le plus rapidement possible et nous devons passer à autre chose. J’appelle les responsables syndicaux à saisir la main tendue par le Premier ministre. Il faut trouver un compromis pour mettre la grève derrière nous. Une grève perpétuelle n’est pas un avenir souhaitable pour les Français. »

Le ministre de l’Économie a reconnu que les commerçants, les restaurateurs, les hôteliers et la grande distribution étaient particulièrement touchés en Île-de-France et qu’il entendait prendre des mesures en leur faveur, comme l’étalement des charges. Il a d’ailleurs exhorté les entrepreneurs à se saisir de ces aides pour traverser cette période difficile. 

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