Fromages d’Auvergne : les AOP unies pour la filière

  • Temps de lecture : 3 min

Le terroir auvergnat offre un plateau complet de fromages AOP. Regroupés en association, les acteurs de la filière consolident leur union.

Plateau de fromage. Crédit : Sabine Alphonsine.
Plateau de fromage. Crédit : Sabine Alphonsine.

L’agriculture en Auvergne présente une grande richesse de produits. La qualité de ses races de viande – notamment la salers et l’aubrac – ont acquis une notoriété qui n’est plus à démontrer. En matière de fromages, l’ancienne région admistrative (regroupée depuis 2016 avec Rhône-Alpes) a également fière allure. Elle est la deuxième région fromagère de France, avec cinq produits bénéficiant d’une Appellation d’origine protégée (AOP) : le cantal, le salers, le saint-nectaire, la fourme d’Ambert et le bleu d’Auvergne.

Tout aussi éloquent, l’Auvergne place quatre de ses cinq fromages AOP dans le top 15 des fromages français bénéficiant de ce signe de qualité. Outre la nature des produits, les différents acteurs de la filière (éleveurs, artisans, producteurs industriels et affineurs) peuvent s’appuyer depuis 1987 sur le
travail de valorisation réalisé par l’Association des fromages AOP d’Auvergne (AFA). Afin d’accroître son rôle fédérateur, la mission de l’AFA s’oriente aussi aujourd’hui « vers la représentation, le développement et l’accompagnement des filières ». Des actions qui permettent de contribuer au tissu économique local ainsi qu’à la vitalité du territoire.

7.000 emplois directs

Actuellement, l’ensemble de la filière fromages AOP d’Auvergne représente 7.000 emplois directs et 13.500 emplois indirects. « Nous sommes le deuxième employeur derrière Michelin dans la région Auvergne [soit le Puy-de-Dôme, le Cantal et une partie de la Haute-Loire, NDLR], remarque Sébastien Ramade, président de l’AFA. Notre ambition n’est pas de prendre la place des syndicats de défense des AOP, mais de faire de la communication commune et des activités. Comme nous le faisons chez des crémiers ou lors d’événements, notamment au pied des pistes pour faire connaître nos produits auprès des touristes. Nous allons essayer de mutualiser les diff érentes actions des AOP ».

Producteur de saint-nectaire dans une ferme de 46 vaches laitières en race montbéliarde, à Murat-le- Quaire (Puy-de-Dôme), Sébastien Ramade fabrique son fromage tous les jours selon le respect de l’appellation fermière (voir encadré saint-nectaire). L’éleveur de 37 ans veut apporter son expérience de coprésident de l’Union des producteurs de saint-nectaire, qui lui a permis de collaborer notamment avec Pôle emploi et un lycée agricole : « Nous souhaitons pouvoir faire augmenter les emplois directs et engager le renouvellement des générations. » D’après le jeune président de l’AFA, « les AOP en Auvergne sont bien plus que des fromages. Elles s’inscrivent dans une économie de petites exploitations qui font vivre tout un territoire ». Sébastien Ramade ajoute que « l’Auvergne a une histoire profonde avec les fromages » et qu’il convient de « travailler ensemble à la perpétuer ».

Issus de 2.000 exploitations, les cinq fromages AOP d’Auvergne représentent plus de 38.000 tonnes de fromages confectionnés chaque année, soit 21% du tonnage des fromages français AOP au lait de vache. Quant à la question de l’environnement, elle est désormais un sujet incontournable pour la filière fromagère en Auvergne. Le président de l’AFA confie d’ailleurs vouloir mieux « s’adapter au changement climatique », qui se révèle problématique pour certaines productions. L’été dernier, la fabrication de salers fut arrêtée dès la mi-août en raison de la sécheresse. Les vaches n’avaient pas assez d’herbes à manger dans les prés, cela allait à l’encontre des normes de l’AOP. Afin d’éviter d’autres épisodes de ce type et de renforcer la filière, les différents acteurs de l’interprofession des fromages AOP d’Auvergne doivent poursuivre leur concertation.

PARTAGER