L’entreprise Le Fourgon a pour mission de remettre au goût du jour la consigne des emballages en verre, que ce soit pour des liquides ou des produits. Tout en jouant la carte de la proximité, aussi bien avec les producteurs que la clientèle.

Le principe est simple, encore fallait-il le mettre en place. À savoir, la livraison de liquides et de produits conditionnés dans des bouteilles et bocaux en verre consignés, que ce soit à la maison ou au bureau. Tout débute en 2021 avec la création de la société Le Fourgon. À sa tête se trouvent trois associés: Charles Christory, président de l’entreprise, Maxime Tharin et Stéphane Dessein. « Stéphane est un ancien collègue et Maxime est un ami d’enfance », confie bien volontiers Charles Christory.
Comme tout un chacun, les trois amis sont convaincus que le réchauffement climatique se révèle une problématique de plus en plus prégnante ces dernières années. Mais que faire pour agir efficacement? « Nous sommes tous les trois pères de famille et l’avenir de nos enfants nous préoccupe face à la dégradation de l’environnement. » Le Fourgon est un service de livraisons de produits consignés qui se décline en trois étapes. D’abord, s’effectue la sélection de boissons et de produits consignés sur le site lefourgon.com.
Puis, s’opère la livraison gratuite le jour même. Ensuite et enfin, la récupération des contenants vides dans les caisses est effectuée par les livreurs de la société. Les contenants sont ensuite nettoyés et rendus au producteur pour qu’ils puissent les remplir à nouveau.
Jouer la carte locale
Le retour d’un emballage consigné donne droit à quelques centimes crédités sur une cagnotte. Somme ensuite déduite lors des commandes suivantes. « C’est un fonctionnement en boucle », décrit Charles Christory. Autrement dit, il s’agit de l’économie circulaire à l’état pur. Et d’ajouter: « Aujourd’hui, le simple tri n’est plus suffisant et nous sommes convenus qu’il y avait quelque chose à faire autour du problème des emballages. » Leur idée est de remettre au goût du jour le réemploi et la consigne, qui existait quelques décennies auparavant. Le tout en jouant la carte de la proximité.
Le Fourgon commercialise en effet des aliments et des boissons exclusivement produits dans la région et travaille avec les agriculteurs du coin. « Mettre en avant les produits locaux a toujours été dans notre ADN dès le début du projet. Puis, cela est devenu quasiment une obligation car notre clientèle réclame de plus en plus de proximité, explique Charles Christory. Et notre démarche modifie même une bonne partie des habitudes des producteurs. Nous avons cette volonté d’aider les agriculteurs, tout en proposant des prix abordables aux consommateurs, ni premium ni à bas coût, afin de rémunérer justement tout le monde. C’est assez cohérent avec les valeurs que nous véhiculons. »
« Actuellement, on compte quelque 60 000 clients, livrés le jour même, à travers toute la France »
Quelque 60 000 clients
Qui plus est, Le Fourgon optimise ses moyens de livraisons. Tous leurs camions sont électriques. « Avec nous, la bouteille voyage moins, car elle demeure dans la région. » Le transport ne représente alors que 5 % de l’impact de l’emballage en verre. L’entreprise essaye ainsi d’être aussi précise que possible sur les créneaux horaires de livraison, à 25 min près. Le but ? Que les clients ne subissent pas de multiples allers-retours de nos livreurs. « Nous plaçons l’humain au centre du processus et non en bout de la chaîne, tient à souligner le président du Fourgon. Nous nous adaptons en permanence aux enjeux et aux attentes de la clientèle qui ne cessent pas d’évoluer. »
Aujourd’hui, l’entreprise est présente dans 20 agglomérations et touche 2 500 villes moyennes et grandes. « Actuellement, on compte quelque 60 000 clients, livrés le jour même, à travers toute la France », poursuit le président. Parallèlement, Charles Christory s’appuie sur la plateforme numérique pour développer la société. Avec comme objectif principal de rendre facile son utilisation auprès de la clientèle. En définitive, l’enjeu est de convertir la population à des comportements de plus en plus respectueux de l’environnement : « Le Fourgon offre la possibilité à notre clientèle de réaliser une bonne action et de participer à une démarche positive pour l’environnement », justifie-t-il.
En outre, l’humain demeure également au centre des préoccupations, comme le démontre la politique interne de l’entreprise. « Chez nous, tous les employés sont en CDI, même nos livreurs. C’est un choix de notre part de pouvoir leur offrir cette stabilité. Par ailleurs, nous encourageons les collaborateurs à venir au travail à vélo et nous les aidons financièrement dans cette démarche. De plus, on les sensibilise à la notion d’impact et à faire leur bilan carbone. Cela leur donne des pistes pour changer leurs habitudes. » Qui plus est, la mutuelle est aussi prise en charge à 100 %, famille incluse. Cette initiative RSE fait écho à l’envie de montrer l’exemple que prônent les trois cofondateurs depuis le début de la création de leur entreprise.
Pour les prochaines années, Le Fourgon souhaite s’installer dans de nouvelles villes. « Nous avons pensé à Marseille, Montpellier, l’Île-de-France ou encore la Normandie », poursuit le président de la société. Tout en renforçant l’offre et en continuant à étendre la réutilisation des emballages primaires [ceux qui touchent directement le produit, NDLR], voire ceux qui sont secondaires tels que les cartons. « Nous souhaitons élargir notre gamme de boissons, tout en continuant de faire évoluer notre proposition pour les univers de l’épicerie et de la maison », annonce-t-il. Parallèlement, l’entreprise développe sa propre marque éponyme, « afin d’apporter de nouvelles solutions pour accompagner le changement des habitudes de consommation encore plus largement qu’aujourd’hui. »
Néanmoins, malgré le travail considérable déjà accompli, Charles Christory est conscient qu’il reste encore beaucoup à faire : « Depuis notre création, on a collecté 1,2 million de bouteilles. Nous sommes très satisfaits de ce résultat, mais cela reste minime face aux 36 millions utilisés en France chaque année. » La route s’annonce encore longue, mais tant que la volonté demeure…