Les travaux du théâtre du Châtelet sont terminés depuis septembre 2019 et pourtant, les commerçants de l’immeuble, réunis en association, attendent toujours d’être indemnisés pour le préjudice commercial subi après deux ans et demi de travaux. Le dossier de demande d’indemnisation est actuellement en examen auprès de la direction des affaires culturelles. Défendus par maître Philippe Meilhac, ils réclament près de 5 M€ à la ville. Une somme qui correspond à des demandes de remboursement de loyers, de droits de voirie, mais aussi à une indemnisation sur la perte d’exploitation et sur la dégradation de la valeur des fonds de commerce qui en découle. Parmi les demandeurs, on trouve plusieurs restaurateurs, le président de l’association Sébastien Sannié (Le Reynou), Jean-Marc Gintrand (Le Zimmer), Véronique Besombes et Jacques Mallet (Au Vieux Châtelet), Xavier Pelvillain, ou encore le restaurant Yahmi. Tous ont connu de gros problèmes financiers et ont dû, à l’instar de Jean-Marc Gintrand, gérer des situations où le chiffre d’affaires affichait des baisses de 30 à 40 %. Cette perte d’exploitation résulte en partie de la fermeture du théâtre, qui leur apportait une clientèle régulière. Mais le préjudice le plus important, selon les exploitants, a été causé par une bâche publicitaire posée sur un échafaudage qui a, durant deux ans, occulté la présence des commerces. Cette bâche aurait ainsi rapporté 2,7 M€ à la ville et financé près de 15 % de la rénovation des 14 000 m2 du théâtre. Mais les restaurateurs ont la forte impression que ce gain a été réalisé à leurs dépens, car ils doutent fortement de l’utilité de l’installation de l’échafaudage durant plus de deux ans, alors que les travaux de ravalement, assez légers, n’ont duré réellement que deux mois. Ils avaient pourtant obtenu à deux reprises du tribunal administratif que l’échafaudage soit déclaré illégal. Ils ont fait réaliser de nombreux constats d’huissier pour prouver l’absence d’ouvriers sur les façades de l’édifice, mais la mairie est toujours restée sourde face à ces plaintes. Ils sont d’autant plus déterminés dans leur requête que la municipalité a plutôt généreusement indemnisé l’Association du théâtre musical du Châtelet qui exploite le lieu. L’année passée, le conseil municipal a voté une remise de près de 7 M€/an durant trois ans à l’association pour compenser la fermeture de l’édifice et l’arrêt des spectacles.