Des solutions pour garantir l’hygiène

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Pour réouvrir, les professionnels de la restauration doivent appliquer de nouvelles mesures d’hygiène. Le dispositif design pour respecter la distanciation sociale par Patrick Jouin, le dispositif de désinfection Lidit et le chatbot MiamBot, mettant en valeur les niveaux d’hygiène des établissements, sont tout autant d’actions à mettre en place.

DESIGN POUR DÉCONFINÉS

Le 24 avril, le designer Patrick Jouin a présenté ses dessins durant la réunion organisée entre le président de la République et un groupe de professionnels de la restauration et de l’hôtellerie. Patrick Jouin a en effet travaillé, avec le chef Alain Ducasse, sur des dispositifs de distanciation sociale faciles à fabriquer, bon marché, et adaptés à tous types d’établissements. Dans un entretien accordé au journal Le Monde, il explique notamment sa proposition de confectionner des paravents, mobiles et élégants. Pour pallier la difficulté d’approvisionnement en panneaux de Plexiglas, il propose d’utiliser du film « cristal » – le film acétate transparent dont se servent les fleuristes pour leurs emballages – et d’un châssis de peintre, de branchage ou autres tiges issues de la récupération. Le tout pouvant être assemblé à l’aide de vis, de clous ou avec de simples pinces à linge. Pour les cas de tables mettant face à face des personnes ne vivant pas ensemble, Patrick Jouin a également dessiné un centre de table constitué d’un cerclage vide dans lequel peut être tendue une feuille de ce même film cristal. « On peut imaginer de le piquer dans un pot de terre, ou d’utiliser un autre plastique très fin, dont on fait les classeurs transparents », explique-t-il dans l’article de Véronique Lorelle, paru le 28 avril 2020 sur lemonde.fr. Le designer a aussi pensé aux serveurs, qui pourraient respecter les mesures de distanciation grâce à une table d’appoint sur laquelle ils déposeraient les assiettes avant que les clients ne les récupèrent. Sans oublier, bien sûr, d’y disposer des couverts de secours au cas où l’un des convives en fasse tomber au sol. Ses propositions, Patrick Jouin les met gratuitement à disposition des professionnels de la restauration, sur son site Internet et sur Linkedin.


Patrick Jouin designer
Les dIspositifs de distanciation sociale selon le designer Patrick Jouin.


Patrick Jouin designer


LIDIT ET SES SOLUTIONS DE DÉSINFECTION

Les sociétés Areco et B.R.O ont regroupé leurs savoir-faire sous la marque Lidit. Toutes deux sont spécialisées dans des dispositifs de désinfection: par nébulisation pour Areco ; par brumisation alliée à la maîtrise de l’humidité pour B.R.O. Mais leurs appareils étaient originellement conçus pour être plutôt installés dans des laboratoires pharmaceutiques, au niveau des centrales de traitement de l’air, et ainsi désinfecter plusieurs salles en même temps. « Mais pour répondre à la demande actuelle, nous avons adapté la technologie à d’autres espaces, pour qu’elle puisse être placée directement dans les pièces, explique Aurianne Natoli, attachée marketing communication pour Lidit. La machine peut être placée dans n’importe où : restaurant, salle de repos, vestiaire, etc. Et elle est montée sur roulettes pour être déplacée au besoin. » Le système par nébulisation d’Areco est adapté aux surfaces inférieures à 50 m2, tandis que celui qui est fabriqué par B.R.O convient aux espaces de taille supérieure. Les deux sont évidemment efficaces contre le coronavirus à l’origine de la Covid-19. Le prix de départ est à 3000 €, puis en fonction de la solution choisie et de la surface. Et Lidit a déjà reçu des demandes du monde entier. « Depuis que l’on parle de déconfinement et que les gens se posent la question de l’après et de comment rassurer le public, précise Aurianne Natoli. Les consommateurs auront besoin que l’environnement soit perçu comme sain et se sentiront plus sécurisés en sachant que le restaurateur utilise un matériel de décontamination, par rapport à un autre qui n’aura rien mis en place. » Pour communiquer sur ces dispositifs, l’affichage d’un message ou d’un pictogramme sur les vitrines est envisageable. Mais l’attachée marketing et communication conseille surtout « pour ceux qui ont un site Internet ou sont présents sur les réseaux sociaux, de préparer et d’anticiper le déconfinement en y expliquant les mesures mises en place dans l’établissement ».


Lidit
Désinfection mobile par brumisation (à gauche) et désinfection mobile par nébulisation (à droite).


MIAMBOT

Durant et après le déconfinement, le critère de l’hygiène sera sans aucun doute un atout pour attirer et reconquérir les clients. Pour cela, Alexis Vilarino, cofondateur de MiamBot, propose de mettre en avant les niveaux d’hygiène Alim’confiance, c’est-à-dire les résultats des contrôles officiels réalisés en matière de sécurité sanitaire. Jusqu’à présent, ces informations restent peu utilisées. En effet, l’application ainsi que le site dédié sur lesquels elles sont disponibles « ne rentrent pas dans le parcours classique de l’utilisateur », déclare Alexis Vilarino. Voici pourquoi il a lancé, en 2018, MiamBot, un bot sur Messenger, permettant à l’utilisateur de rechercher des restaurants à proximité et de visualiser plusieurs informations en un coup d’œil, dont notamment le niveau d’hygiène Alim’confiance. « L’intérêt était de mettre en avant l’hygiène du restaurant, ce qui est utile au consommateur, mais permet aussi de valoriser le professionnalisme du restaurateur et d’être moins dépendant des avis laissés sur Internet, décrypte le cofondateur. Mettre en avant l’hygiène permet de compenser les avis abusifs et incite le consommateur à fréquenter l’établissement sur la base d’une évaluation faite par des experts. » Le service MiamBot va bientôt évoluer, tout en restant gratuit, et devenir une plate-forme digitale d’acquisition de nouveaux clients pour les CHR, qui pourront choisir de faire apparaître ou non le niveau d’hygiène. « Le but est d’offrir une alternative aux offres comme La Fourchette, mais en contrant ce modèle, qui aide à augmenter ponctuellement le taux de remplissage mais ne permet pas de fidéliser. Selon nous, on peut attirer des clients sans être obligés de faire du – 50 % ou – 70 %, car aujourd’hui les clients sont prêts à payer plus pour une offre et un service de meilleure qualité, développe Alexis Vilarino. Et, actuellement, entre deux restaurants, si l’un met en avant le niveau d’hygiène, je vais opter pour celui-là. »


MiamBotProposition commerciale de MiamBot.


Photo de Une : ©Tais’captures sur Unsplash

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