Carton, bambou, PET, cellulose moulée. Derrière ces termes se cachent différentes matières pour des contenants responsables. Au-delà des obligations légales, les restaurateurs qui proposent la vente à emporter ont tout intérêt à offrir une alternative durable à leurs clients.
Plusieurs produits en plastique à usage unique sont déjà interdits en France : gobelets, verres, couverts et assiettes jetables, pailles ou encore boîtes à sandwich en polystyrène expansé. Dès le 1er janvier 2022, d’autres interdictions s’ajouteront, comme les emballages et sacs fabriqués à partir de plastique oxodégradable. Dans les fast-foods, il ne sera également plus possible de servir les repas sur place avec de la vaisselle non réutilisable à partir de 2023. « Chaque année, la loi va venir ajouter des obligations pour nous pousser à aller plus loin dans nos démarches », commente Alban Constantin, administrateur GNI Grand Ouest, gérant de trois restaurants à Nantes (44), pendant le congrès du syndicat en novembre 2021. De plus, les clients sont de plus en plus sensibles à l’environnement et à leur empreinte carbone. « Il n’y a pas de matière miracle, il n’existe aucune solution magique aujourd’hui », note toutefois Alban Constantin. Pour tenter de répondre à ces enjeux, Philippe Berthe, P-DG d’Impact Group, propose d’un côté des contenants alimentaires à usage unique sous la marque Nutripack et de l’autre Re-uz, axée sur des solutions de réemploi, dont la consigne. « Je pense qu’il ne faut pas opposer les solutions, au contraire, elles peuvent être complémentaires, estime-t-il. Dans certains cas, le réemploi peut être mis en place et dans d’autres, c’est totalement impossible. » Pour lui, qui estime que « ce n’est pas la fin du plastique » , les solutions comme le PET (polyéthylène téréphtalate) ont encore de beaux jours devant elles, car elles sont totalement recyclables. Également, l’entreprise a récemment investi plus de 6 M€ pour la production de la cellulose moulée, réalisée à partir de papiers recyclés et d’eau. « Ce qui est important, c’est de ne pas tout remplacer par une matière unique, par exemple le carton, ce n’est pas la solution à tout, car il n’est pas valorisé par la suite », ajoute-t-il. En outre, le secteur de l’emballage est lui aussi impacté par la crise de la matière première, qui provoque un véritable déséquilibre dans les chaînes de production. « Puisque tous les pays font évoluer leurs lois, mais aussi que la Covid a eu un effet sur la consommation nomade, il y a de grosses tensions sur les matières premières pour les contenants », avertit Serge Merran, président de Firstpack, fabricant et fournisseur de vaisselles à usage unique et emballages alimentaires pour les professionnels de la restauration.
Il considère lui aussi que les contenants à usage unique restent inévitables, notamment pour leurs atouts pratiques et d’hygiène. « Les matières comme le PET ou le bois peuvent se recycler ou se composter, ce sont de bonnes solutions », rappelle-t-il. Concernant le réemploi, Firstpack mise davantage sur la vente d’ustensiles fabriqués avec des matières lavables et réutilisables comme le tritan, un polyester transparent. Concernant la consigne, au sein d’Impact Group, Re-uz propose des solutions de réemploi. « La démarche n’est pas si compliquée à mettre en place, les consommateurs sont prêts à payer une consigne s’ils comprennent bien pourquoi c’est fait », observe Philippe Berthe.
Rappel des dates
1er janvier 2022
Interdiction de la production d’emballages ou de sacs fabriqués à partir de plastique oxodégradable.
1er janvier 2023
Fin de la vaisselle à usage unique pour la consommation sur place en restauration rapide.
Début 2040
Interdiction des plastiques à usage unique.
Déjà interdits
Gobelets, verres, couverts et assiettes jetables, pailles, boîtes à sandwich en polystyrène expansé.