Brasserie Corrézienne : la bière sans concession

  • Temps de lecture : 5 min

Ne jamais transiger sur la qualité : un parti pris qui a réussi à Boris Chartier, fondateur de la Brasserie Corrézienne. Pour faire face à la demande, l’établissement vient quasiment de doubler sa capacité de production. Et la passion est toujours la même.

Boris Chartier
Boris Chartier

Pour Boris Chartier, patron de la Brasserie Corrézienne, la bière artisanale est avant tout un état d’esprit : « Ça doit être le brasseur qui décide quel goût aura le produit fini, pas le commercial. Je m’amuse souvent à dire que l’on fait d’abord de la bière pour nous, mais comme on ne boit pas tout, on en vend un peu ! » Installé depuis dix ans en Basse-Corrèze, Boris Chartier et ses trois salariés ont déménagé début 2019 dans un local neuf équipé pour produire 1 500 à 2 000 hectolitres par an. Près du double de ce que la brasserie produisait précédemment. Il le fallait : « Nous ne répondions plus à la demande ! » Un bâtiment flanqué d’un bel espace de vente et de dégustation avec terrasse, ouvert tous les jours jusqu’à22h l’été. Idéalement située sur la route touristique entre Collonges-la-Rouge et Beaulieu-sur-Dordogne, la brasserie multiplie désormais ses ventes par deux ou trois en juillet et août. « Nous sommes surpris par l’affluence », se félicite Boris Chartier, qui n’oublie pas non plus de rester ouvert tous vendredis soirs hors saison. Plus des deux tiers de son chiffre d’affaires restent cependant réalisés hors du département, notamment à Paris, par l’intermédiaire de la Compagnie des Boissons Vivantes (LCBV). Un partenariat récent qui assure à Boris Chartier une distribution solide, sans l’éloigner du milieu des « beer geeks ». Pas question en effet pour cet amateur de boissons de caractère de concéder un pouce de terrain aux bières industrielles. « Je veux continuer à expérimenter comme j’en ai envie. Cela permet aussi de rester visible dans le monde de la bière et sur les sites de notation. À sa carte, une douzaine de bières « permanentes », relativement consensuelles, d’influence anglaise et belge, ainsi qu’une série plus franchement amère. Parmi celles-ci, la « Hophophop », réalisée avec un houblon différent à chaque brassin. « Cela permet de faire des tests, pointe-t-il. Nous venons par exemple d’essayer un nouveau houblon slovène assez fruité, avec des notes de pamplemousse et une rondeur qui vient bien contrebalancer l’amertume. » Plusieurs recettes saisonnières récurrentes complètent la gamme, ainsi que des « éphémères ». Certains brassins sont aussi vieillis en barriques, à l’image de la « Cherry je t’aime », élevée dans des fûts de Mille-et-unepierres, dont le vignoble est situé à proximité. Une bière aromatisée à la cerise, sèche, vineuse et peu sucrée, titrant 10 degrés.

Le nouveau bâtiment : Le nouveau bâtiment de la Brasserie Corrézienne permet de passer de 900 à 1500 hectolitres par an, pour un potentiel proche de 2000 hectolitres à moyen terme.

Le nouveau bâtiment de la Brasserie Corrézienne permet de passer de 900 à 1500 hectolitres par an, pour un potentiel proche de 2000 hectolitres à moyen terme.

« C’est encore compliqué pour un bar »

Si la brasserie s’est déjà taillé une belle réputation à l’échelle nationale, Boris Chartier ne cache pas son envie de démarcher le marché local, qu’il estime « cadenassé par les distributeurs. C’est encore compliqué pour un bar sous contrat de se faire livrer ailleurs que dans le circuit classique. On essaie de faire de la pédagogie auprès des patrons de bars, mais c’est difficile. Pourtant, en région, il y a une vraie demande des consommateurs. Les premiers à se positionner sur le créneau auront gagné. La brasserie vient notamment d’équiper un bar à Mauriac, dans le Cantal. Côté tarifs revendeurs, les bouteilles se situent autour de 5 €HT/L, 3 €HT/L pour les fûts. « J’aimerais pouvoir passer en bio, ou au moins relocaliser mon approvisionnement en matières premières, mais je ne veux pas que le prix soit impacté.

Boris Chartier a choisi pour sa bière un verre « Teku », spécialement conçu pour la bière par Teo Musso, de la brasserie Baladin, et par le zythologue Lorenzo Dabove.

Boris Chartier a choisi pour sa bière un verre « Teku », spécialement conçu pour la bière par Teo Musso, de la brasserie Baladin, et par le zythologue Lorenzo Dabove.

Sur Internet : www.brasserie-correzienne.com

0608286905

La Hocq, une Aveyronnaise née à la Réunion

« L’idée de faire de la bière est née sur la plage de la Réunion, s’amuse Séverine Hocquard. Mais l’identité de La Hocq est avant tout aveyronnaise ! » Expatriés dans l’océan Indien, les époux Hocquard ne rêvent que de retrouver l’Aveyron, d’où Séverine est originaire. À leur retour, en 2014, les voilà qui créent de toutes pièces leur microbrasserie. Deux ans plus tard, les premiers brassins sont mis en cuves. « Nous avons sollicité la section chaudronnerie du lycée technique de Decazeville pour nous aider à monter un outil de travail sur mesure, détaillent-ils. Nous voulions une vraie brasserie dès le départ, pas faire de la bière dans un garage » . De 300 hectolitres par an, ils progressent rapidement, jusqu’à produire plus de 500 hectolitres actuellement.

La Brasserie du Vallon, en Aveyron, produit environ 500 hectolitres de bière par an sous la marque La Hocq.

La Brasserie du Vallon, en Aveyron, produit environ 500 hectolitres de bière par an sous la marque La Hocq.

Leur gamme : quatre classiques (blonde, rousse, blanche et brune), auxquelles s’ajoutent quelques bières moins consensuelles, dont une wheat beer aromatisée à la fraise, « acidulée, mais pas sucrée ». Des bières qui ont toutes le point commun d’être peu alcoolisées, labellisées bio et, plus original, vegan-friendly, « car nous n’utilisons pas de colle à poisson pour la filtrer », précise le couple. Autre produit atypique, la « Fleur de bière », une eau-de-vie à base de fonds de cuves et de houblon, distillée au Domaine Laurens, à Clairvaux. Une boisson puissante, teintée d’amertume avec des notes herbacées très prononcées. « Nous sommes aussi en train de finaliser la recette d’une bière aux chanvre produit par de jeunes agriculteurs locaux. Un produit étonnant, très floral, avec une belle douceur en arrière-bouche. La Hocq est distribuée par Bio Terroir dans les Biocoop autour de Montpellier et dans le Midi toulousain, ainsi qu’en Aveyron, par Pèlerin des Saveurs. On la trouve également chez certains cavistes, comme Ruthènes à Rodez. En région parisienne, il est possible de s’en procurer aux Halles de l’Aveyron, à Herblay.

Une dizaine de bière, une eau de vie et une limonade

La Hocq : une dizaine de bières, une eau-de-vie et une limonade.

Pour en savoir plus : www.lahocq.fr

PARTAGER