Jean-Michel Déhais, rédacteur en chef de l’Auvergnat de Paris, réagit à l’actualité.
Les Français viennent de confier à Emmanuel Macron un nouveau mandat de cinq ans à la tête de l’État, après une campagne sans grande surprise. Le président, qui a promis de gouverner différemment, n’est pas au bout de ses peines. Il devra d’abord doser le bon équilibre dans la composition du gouvernement et ensuite trouver à l’issue des élections législatives une majorité sur laquelle s’appuyer pour mener à bien sa politique. Sur ce plan, rien n’est gagné d’avance et même en cas de réussite, le locataire de l’Élysée retrouvera les dossiers mines qu’il connaît bien : retraite, environnement, énergie, salaires, inflation et surtout le Casse-tête des finances. Après avoir laissé filer la dette durant ces deux dernières années, il va falloir parvenir à resserrer les cordons de la bourse. À l’issue de la récréation, l’union européenne pourrait à nouveau rappeler ses membres au respect des critères de convergence et imposer ainsi à la France de restaurer son équilibre budgétaire.
Le prochain gouvernement devra restreindre les dépenses et sans doute imaginer de nouvelles recettes. Cette tâche ingrate, mais nécessaire, ne sera pas évidente après une campagne électorale où les candidats ont eu tendance à enterrer sous le tapis les conséquences financières de leurs promesses coûteuses. Nous venons de traverser une période d’argent facile.
Le retour à la réalité risque d’être rapide. Les chefs d’entreprise en sont bien conscients. Nombre d’entre eux, lestés par des PGE, voient leurs marges de manœuvre réduites, même si la demande repart. Une négociation d’un moratoire autour du remboursement de ces emprunts s’impose si on ne veut pas casser le moteur de la reprise au moment le plus critique.