Le champagne Tribaut-Schloesser se tourne vers le bio

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La maison de champagne Tribaut-Schloesser, située dans la vallée de la Marne, produit du champagne depuis 1929. Désormais dirigée par les frères Sébastien et Valentin Tribaut, elle poursuit son développement en étant désormais ses propres vignes certifiées bio.

Valentin et Sébastien Tribaut, du champagne Tribaut-Schloesser. Crédit : Tribaut-Schloesser.
Valentin et Sébastien Tribaut, du champagne Tribaut-Schloesser. Crédit : Tribaut-Schloesser.

La maison familiale de champagne Tribaut-Schloesser, située en vallée du Brunet, faisant partie de la vallée de la Marne, doit son histoire à un contexte de crise. En effet, « les premières bouteilles ont été produites en 1929 par notre arrière-grand-père René Schloesser [agriculteur luxembourgeois venu en Champagne, NDLR], raconte Sébastien Tribaut, à la tête de la maison, avec son frère Valentin Tribaut. Pendant la grande crise de 1929, alors que le négoce n’achète plus ses raisins, il décide de produire ses propres bouteilles et commence à en vendre sur Paris. »

Progressivement, avec le temps et les générations, la maison prend de l’ampleur. Ainsi, Suzanne Schloesser, fille de René, épouse Jean Tribaut, et créent ainsi la marque Tribaut-Schloesser. « Ils ont décidé de commercialiser entièrement leur production », précise alors Sébastien Tribaut. Le vignoble se développe par ailleurs. Puis vient le temps de Jean-Marie Tribaut, représentant la troisième génération, qui fait son entrée dans l’entreprise en 1967. Le champagne Tribaut-Schloesser découvre les marchés à l’export en 1986 et, dans les années 1990, commence à acheter du raisin à des viticulteurs.

Passage en bio

Aujourd’hui, la maison possède neuf hectares (ha) de vignes en propre, auxquels s’ajoutent de l’achat de raisin et du fermage pour un total de 40 ha vinifiés et environ 350.000 bouteilles. De plus, l’export représente 60% des ventes, dans une quarantaine de pays, avec le Québec en premier marché, suivi des États-Unis et du Japon. En outre, à cause de la crise économique de 2008, et alors que l’export ne représentait que 20% des ventes, les équipes de Tribaut-Schloesser avaient décidé, dans les années 2010, de délaisser le marché français, au profit de l’international.

Que ce soit en France ou à l’international, la maison souhaite s’adresser « aux cavistes, au CHR et aux clients privés ; un seul mot d’ordre : pas de supermarché », insiste Valentin Tribaut. Par ailleurs, déjà certifié Haute Valeur Environnementale (HVE) et Viticulture Durable en Champagne (VDC), Tribaut-Schloesser a souhaité pousser plus loin son engagement en démarrant sa conversion en bio en 2020. Ses neuf hectares en propre seront certifiés bio avec les vendanges 2023.

Trois collections de vin

Enfin, la production est subdivisée en trois collections de vin. La première, nommée 8 Terroirs et composée de cinq cuvées, met en avant des champagnes issus de huit villages (quatre de la vallée du Brunet et quatre autres d’autres terroirs comme Écueil, dans la Montagne de Reims, ou Verneuil, dans la vallée de la Marne). La deuxième collection, intitulée Vallée du Brunet, dénombre quant à elle deux références issues des vignes possédées par Tribaut-Schloesser : un blanc de blanc et un blanc de noirs.

Enfin, les Authentiques correspond à la dernière collection, composée de trois champagnes. D’ailleurs, le millésime 2012 de la cuvée Authentique sera commercialisé en septembre ou octobre 2023. Cet extra-brut dosé à 4 g de sucre par litre est issu de l’assemblage de 80% de pinot noir et 20% de chardonnay. Il a connu un élevage en foudre et barrique, puis sur lies en bouteille pendant huit ans.

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