La Grande Débarque arrive à Paris

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Dès demain, 11 octobre, les animations de la Grande Débarque débutent dans les restaurants afin de lancer la saison de la coquille Saint-Jacques. Une manière de promouvoir un produit redevenu disponible.

Pour la deuxième année consécutive, l’opération de la Grande Débarque démarre la saison de la coquille Saint-Jacques de Normandie. Il s’agit en effet d’accompagner le début de campagne de pêche en organisant des animations autour du produit dans les poissonneries, mais aussi les restaurants, bistrots et bars à vins. Au total, une centaine d’acteurs sont impliqués dans cette promotion de la coquille normande. Cette communication concerne bien évidemment la Normandie, mais aussi Paris, ville proche des ports normands. Vingt-cinq bistrots et restaurants de la capitale sont associés à cette Grande Débarque. Ils proposeront notamment à leur clientèle des plats et des menus dédiés. Ils pourront aussi mettre en avant une approche inédite du produit grâce à la snacklette normande (voir encadré). Pavillon France et France Filière Pêche appuient cette année l’opération du 11 au 12 octobre en installant un Fish Truck sur le parvis du MK2, à proximité de la bibliothèque François-Mitterrand. C’est Hervé Morin qui a personnellement lancé cette manifestation, qui durera du 11 au 27 octobre. Le conseil régional accompagne en eff et l’événement afin de dynamiser cette filière prometteuse. « La Grande Débarque est une façon de montrer que la nature nous offre un produit exceptionnel », résume Dimitri Rogoff, président du Comité des pêches normandes.

DES STOCKS RECONSTITUÉS

La capture de la coquille Saint-Jacques en baie de Seine concerne la moitié de la flotte de pêche normande et représente un tiers de son chiffre d’affaires. Les stocks sont en effet reconstitués grâce aux quotas mis en place avec l’aide d’Ifremer et à diverses mesures mises en place par les pêcheurs pour préserver la ressource. Chaque année, les quotas en baie de Seine évoluent ainsi entre 20 000 et 30 000 tonnes, alors qu’ils étaient deux fois inférieurs il y a une dizaine d’années. Mais surtout, cette reconstitution de la ressource permet aux bateaux de pêche de réaliser leurs quotas hebdomadaires beaucoup plus rapidement que par le passé. Ce retour des volumes a permis de consolider une filière. À Port-en-Bessin, Estelle Leprévost prévoit de tripler l’année prochaine les locaux de son entreprise de mareyage, Port Marée. L’année dernière, elle a expédié 722 tonnes de coquille à travers toute la France. Seule ombre au tableau, le marché n’est pas encore prêt à absorber une ressource redevenue normale. La rareté de la coquille l’avait positionnée dans les produits de luxe. Mais lors de la dernière campagne (octobre 2018 à mai 2019), les quotas étaient montés à 60 000 tonnes et les pêcheurs se seraient contentés de réaliser les deux tiers des captures permises. « En fin de saison, rappelle Dimitri Rogoff, à la criée, le prix au kilo était descendu à 2,50 €, soit au même prix qu’il y a vingt ans. C’est dommage ! »

La Grande Débarque est précisément imaginée pour faire prendre conscience au consommateur de la disponibilité du produit. La filière envisage aussi de prendre des positions à l’export. Curieusement, aussi, lors de cette campagne, les quotas de pêche ont été limités à 25 000 tonnes et l’on peut s’interroger si cette restriction par rapport à l’année passée est mise en place pour préserver les ressources ou soutenir les cours.

lagrandedebarque.fr



UNE NOUVELLE APPROCHE LUDIQUE

La snacklette est un appareil raclette individuel fonctionnant avec des bougies. Pour garantir une approche ludique du produit, la filière préconise de snacker les noix de Saint-Jacques sur ces petites plaques en mettant en œuvre des recettes simples, comme les coquilles au chorizo : après avoir snacké les noix de Saint-Jacques durant cinq minutes, déposer sur chaque noix deux rondelles de chorizo.

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