Bretagne, terre d’agrumes

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Depuis 2019, une poignée de maraîchers bretons expérimentent la culture d’agrumes originaux. Après un démarrage confidentiel, la production a doublé et compte huit références : yuzu, citron caviar rose, limequat, kumquat, combava, cédrat main de Bouddha, citron Meyer sanguin et orange caviar.

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Une poignée de maraîchers bretons expérimentent la culture d’agrumes originaux. Crédit : DR.

Faire pousser des agrumes en Bretagne… qui l’aurait cru ? C’est ce défi qu’ont pourtant relevé sept producteurs de légumes des Côtes-d’Armor, d’Ille-et-Vilaine et du Finistère, épaulés par la station expérimentale Terre d’essais, à Pleumeur-Gautier (Côtes-d’Armor). Une idée originale impulsée, en 2019, par Florian Josselin, responsable innovation pour la coopérative des maraîchers d’Armor et la marque Prince de Bretagne. «Je cultivais moi-même depuis longtemps différents agrumes en amateur, détaille le Costarmoricain. En poussant le projet auprès de nos adhérents, je me suis rendu compte qu’il suscitait de l’intérêt, notamment car la récolte a lieu l’hiver, à un moment où les producteurs ont du temps.»

Favorisée par la douceur du climat local, l’expérience se révèle étonnamment positive. En effet, baignée par le gulf stream, la frange nord du littoral breton ne connaît jamais le gel. «Les serres où sont cultivés les agrumes ne sont pas chauffées, précise Florian Josselin. Il ne fait pas non plus trop chaud l’été et les nuits restent fraîches, ce qui donne une belle coloration naturelle aux fruits.» Encore grâce au climat, la récolte intervient à des dates plus proches des fêtes de fin d’année que dans d’autres régions productrices, comme la Corse ou les Pyrénées-Orientales, pourtant plus chaudes. Un atout pour obtenir des fruits mûrs au moment où les consommateurs sont en demande.

Commercialisée sous la marque Prince de Bretagne, la gamme comprend huit agrumes exotiques. La plus grosse production concerne le yuzu. Ce citron jaune originaire du Japon, de la taille d’une mandarine, permet d’assaisonner des plats salés comme sucrés. «Il est très tendance depuis trois ou quatre ans, popularisé par l’usage qu’en font les chefs en cuisine ou à la télévision», commente Florian Josselin. Immédiatement derrière en volume, le citron caviar rose est une variante du citron caviar classique. Il contient une multitude de petites perles décoratives dont l’arôme pamplemousse se libère quand elles craquent sous la dent. «Nous produisons aussi du kumquat et du limequat, un hybride de ce fruit croisé avec du citron vert, plus gros et plus acide», précise le Breton.

Vers une évolution de l’offre 

Quatre espèces exotiques s’ajoutent à la liste, disponibles en quantités plus restreintes : le combava, petite boule grumeleuse au parfum citronnelle ; le cédrat main de Bouddha, surprenant par sa forme et à l’odeur de bonbon ; le citron Meyer sanguin, doux et prisé pour décorer les cocktails, et enfin l’orange caviar, petite mandarine bourrée de billes croquantes au goût intense. Et ce n’est pas fini, car d’autres surprises pourraient voir le jour. Afin de faire évoluer l’offre, la coopérative mène en effet une réflexion autour de la production de clémentines et de citrons verts, deux fruits susceptibles d’attirer les consommateurs «locavores».

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