La châtaigne cévenole sacrée star de l’automne

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Dans les Cévennes, l’automne 2023 marquera la toute première récolte de châtaignes labellisée Appellation d’origine protégée (AOP). Sucré et facile à éplucher, ce fruit d’automne issu de variétés traditionnelles s’adapte bien à la transformation en confiture, séché ou moulu en farine.

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La châtaigne, qui est un fruit abondant dans les Cévennes, fut longtemps consommée quotidiennement par les paysans. Crédit : DR.

Deux années placées sous le signe déjà prestigieux de l’AOC ne lui suffisaient pas. En janvier 2023, la châtaigne cévenole s’est vue autorisée à arborer le macaron européen de l’Appellation d’origine protégée (AOP). Une consécration dont se félicite Nadia Vidal, présidente de l’association des producteurs de châtaigne des Cévennes AOP.

« Nous sommes aujourd’hui une soixantaine de castanéiculteurs à bénéficier de l’habilitation, détaille la productrice, installée au Collet-de-Dèze, en Lozère. L’aire d’appellation regroupe environ 400 producteurs de châtaignes, dont ce n’est d’ailleurs pas forcément l’activité principale. Certains commencent à se rapprocher de l’association. Ce sont les prémices, mais il y a une dynamique. Lorsque nous recevons une demande, nous allons sur place pour contrôler que le cahier des charges est bien respecté. C’est une production assez nature: pour preuve, 80 % de nos adhérents sont labellisés AB. »

Géographiquement, trois départements sont concernés : la Lozère, le Gard et l’Hérault, ainsi que deux communes limitrophes, l’une dans le Tarn, l’autre dans l’Aveyron. Dans ce secteur de moyenne montagne, situé au sud du Massif central, la récolte des châtaignes est une tradition vieille de plusieurs siècles. Surnommé « le pain des pauvres », ce fruit abondant fut longtemps consommé quotidiennement par les paysans. Mais affaiblie par le gel et les maladies – et remplacée par d’autres cultures – la châtaigneraie cévenole régresse au tournant du XXe siècle. Elle ne connaît un regain de vitalité que depuis le début des années 2000. « Cette labellisation nous permet de protéger nos variétés traditionnelles, souligne Nadia Vidal. Elle contribue aussi à la préservation de l’agriculture dans nos montagnes. »

De petit calibre, très sucrées et surtout faciles à éplucher, les châtaignes cévenoles sont principalement destinées à être transformées, « même si elles sont excellentes comme fruit de bouche », sourit la productrice. Les producteurs, dont le circuit de commercialisation relève majoritairement de la vente directe, peuvent labelliser trois types de produits : la châtaigne séchée à réhydrater, la confiture (plus connue sous le nom de crème de marron, son nom commercial) et la farine. « Un produit intéressant pour les allergiques car il est naturellement sans gluten, précise Nadia Vidal. Elle s’utilise comme une farine classique, pure ou mélangée, avec une farine de blé. On peut en faire du pain, de la pâtisserie, des crêpes… Elle apporte une coloration intéressante et rehausse le goût avec une touche sucrée. » En moyenne, 150tonnes de châtaignes AOP des Cévennes sont produites chaque année.

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