La dynamique positive des vins de Corse
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Avec des qualités de fraîcheur et de finesse, les vins de Corse sont en phase avec la consommation actuelle, bien aidés aussi par la typicité de leurs cépages autochtones.

L’interprofession des vins de Corse a vu du changement au cours des derniers mois. En effet, tandis que François Franceschi, vice-président de la Cave d’Aleria, est devenu président du Conseil interprofessionnel des vins de Corse (CIVC) en août 2024, Caroline Franchi a pris les commandes de la direction générale du même CIVC en début d’année 2025. Une nouvelle direction bicéphale pour prendre les commandes d’un vignoble qui connaît un contexte positif.
« Les vins de Corse se portent bien par rapport aux autres vins français. Ils plaisent depuis 10 à 15 ans parce qu’ils présentent de la finesse, de la délicatesse et de la fraîcheur », avance Gilles Seroin, vigneron à la tête du domaine Sant’Armettu, situé à Olmeto (Corse-du-Sud), en AOP corse-sartène.
Vers un retour au rouge et au blanc
En 2024, les vins de Corse ont représenté près de 350.000 hl, soit 46 millions de bouteilles. Le vin rosé a représenté 68% des volumes, tandis que les blancs secs et liquoreux ont atteint 17%, suivis par le rouge (15%). Néanmoins, il ne faut pas s’y tromper, « nous nous éloignons de plus en plus du rosé », assure Gilles Seroin. Le vigneron du domaine Sant’Armettu produit 50% de vin rouge, 30% de blanc et 20% de rosé, parmi cinq gammes pour un total de 25 références et 200.000 à 250.000 bouteilles. Et ce, dans une AOP corse-sartène qui suit la même dynamique (56% de rouge, 23% de blanc et 21% de rosé).
Ce sont l’AOP corse et l’IGP île-de-beauté qui font encore pencher la balance du côté du rosé. Dans ces appellations, cette dernière couleur pèse respectivement 73% et 78% des volumes. Par ailleurs, outre la diversité de terroirs et la typicité des cépages autochtones (niellucciu, sciaccarellu, vermentinu, biancu gentile, etc.), le vignoble de Corse puise également sa richesse dans ses multiples AOP, complétées de l’IGP île-de-beauté.
L’omniprésence du bio dans les vins de Corse
Ces AOP sont ainsi au nombre de neuf, réparties sur l’ensemble du territoire insulaire : AOP corse-coteaux-du-cap-cose, AOP patrimonio, AOP corse, AOP corse-porto-vecchio, AOP corse-figari, AOP corse-sartène, AOP ajaccio, AOP corse-calvi et AOP muscat-du-cap-corse. Tandis que l’IGP correspond à 224.205 hl, les différentes AOP pèsent presque la moitié, 117.514 hl.
Enfin, la dynamique écoresponsable est bien à l’œuvre, sur un territoire fortement préservé. Sur les 5.929 hectares (ha) de vignes que compte l’île de Beauté, 2.370 ha sont certifiés bio ou en cours de conversion, soit 40% du vignoble. Et certaines appellations, telles que l’AOP patrimonio et l’AOP corse-calvi, souhaitent que l’ensemble de leurs exploitations soient certifiées bio.
À l’heure actuelle, sur l’ensemble de la Corse, qui dénombre 295 producteurs, parmi lesquels 135 caves particulières et quatre caves coopératives qui regroupent 160 apporteurs, InterBio Corse, organisme de développement de l’agriculture biologique en Corse, recense 116 domaines certifiés ou en conversion. Le vignoble corse n’a pas fini de nous éblouir.