Les salariés seniors désertent les CHR

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Les salariés de l’hôtellerie et de la restauration renoncent plus majoritairement à terminer leur carrière dans cette branche, par rapport à d’autres secteurs d’activité.

Les cuisiniers font partie des métiers avec le plus fort taux de départ anticipé pour raison de santé. Crédit : Unsplash.

Les salariés seniors de l’hôtellerie et de la restauration renoncent plus majoritairement à terminer leur carrière dans cette branche, par rapport à d’autres secteurs d’activité. C’est ce que constate le département emploi, travail et compétences de France Stratégie dans une note d’analyse publiée en avril dernier.

Chaque année, en moyenne 30 % des départs en fin de carrière ne relèvent pas d’un passage immédiat de l’emploi vers la retraite. Ces sorties précoces de l’emploi, donc hors retraite et préretraite, s’expliquent par trois causes principales : les raisons de santé, le chômage et l’inactivité. Si le phénomène est bien connu de manière globale, un diagnostic précis par métier manquait pour interpréter la situation. L’ampleur de ces sorties précoces de l’emploi apparaît de fait très hétérogène selon les métiers, et les CHR (employés polyvalents, cuisiniers) figurent parmi les 20 métiers les plus touchés. Les employés polyvalents en restauration, les cuisiniers, mais aussi les patrons et cadres du secteur sont concernés. Les salariés des deux premières catégories sont d’ailleurs parmi les plus nombreux à ne pas envisager cette activité jusqu’à la retraite. Le départ du métier se fait en moyenne à 60 ans.

La part de personnes qui quitte le métier prématurément est liée à une situation de chômage dans seulement 5 % des cas. La raison de santé est invoquée par 16 % des cuisiniers. C’est l’un des vingt métiers les plus touchés par le sujet, avec un facteur aggravant élevé de part les conditions de travail. En revanche, au moins 55 % des patrons et cadres du secteur ainsi que 22 % des cuisiniers arrêtent de travailler pour des raisons autres (problèmes personnels, transmission d’entreprise…).

Des conditions de travail à améliorer

L’étude souligne que « dans les trois quarts des métiers concernés, les employeurs sont confrontés à des difficultés de recrutement fortes à très fortes. Comme le concluait déjà le Centre d’analyse stratégique il y a seize ans, pour que ces professionnels retardent l’âge de la liquidation de leur pension de retraite […], il faudrait aussi améliorer les conditions de travail, voire de salaire, et prévenir l’usure professionnelle (réorganisation des horaires de travail, du processus de production, etc.). Si certains seniors dans ces métiers peuvent bénéficier de dispositifs leur permettant de partir plus tôt en retraite, à l’instar de la retraite anticipée pour carrière longue ou de la retraite pour inaptitude, d’autres ne peuvent pas toujours tirer pleinement parti de ces mesures dérogatoires. »

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