La folie du burger à 2€

  • Temps de lecture : 2 min

Les géants de la restauration rapide ne sont pas les seuls à dégainer des menus à prix cassés. Quelques indépendants osent leur tenir la dragée haute, revendiquant en plus des produits frais et du fait-maison pour moins de 5€. Une équation difficilement tenable sur le papier mais que les enseignes Rice & Burger Kitchen et Mangez et cassez-vous semblent résoudre avec succès.

burger
Image d'illustration. Crédit : DR.

Lorsque les clients font la queue dès 11h du matin pour manger un hamburger, c’est à supposer qu’il est extraordinaire. Chez Mangez et cassez-vous, – désormais 4 adresses à Paris – c’est le bun et les frites maison, le tout pour 5 €, qui déchaînent les amateurs. Dans le 3e et le 10e arrondissement de la capitale, une autre enseigne, Rice & burger Kitchen, va encore plus loin en proposant un burger à 2€. « C’est clairement un produit d’appel, note le patron, Kevin Mbouanga. On mise sur des ventes additionnelles. Je dois assurer environ 50 commandes par jour pour être rentables. »

Les autres burgers sont facturés entre 3,50 € et 7 € (avec pain et légumes frais), la portion de frites à 1,50€, les tenders de poulets préparés maison tous les jours à 1€ pièce et 5€ les six. Et le ticket moyen s’élève à 9€. « Les clients doivent comprendre que “pas cher” ne veut pas forcément dire mauvais », ajoute Kevin Mbouanga. S’il reste assez discret sur sa rentabilité, il confie appliquer les plus purs principes du commerce: « Je fais du 1 pour 3, sinon je ne m’en sortirais pas. Mais surtout, je n’ai aucun stock, je travaille à flux tendu tous les jours. Au départ je tâtonnais, mais avec l’antériorité du restaurant, j’ai une vision assez précise de mon débit pour chaque jour.»

Le patron joue également du pouvoir des réseaux sociaux pour stimuler sa communauté aux moments opportuns, à travers des vidéos le plus souvent virales qui lui permettent d’écouler sa marchandise. « Mon coût de revient est calculé au centime et je négocie serré avec mes fournisseurs, explique-t-il. Parfois, je profite d’un déstockage, et je gagne quelques dizaines de centimes par kilo ou par pièce.» Sans pour autant avoir suffisamment d’arguments pour obliger les fournisseurs à casser les prix, le fait de commander pour ses deux restaurants et de pouvoir assurer un débit suffisant lui permet d’accéder à des ventes en gros attractives. Côté main d’œuvre, le patron est au four et au moulin, accompagné d’une personne à temps plein et d’une autre à mi-temps sur chacun des établissements. Kevin Mbouanga vise une rentabilité d’ici deux ans et pourrait ouvrir un troisième restaurant.

PARTAGER