Accros du zinc

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Comme l’ont révélé plusieurs articles de presse, policiers et magistrats ne dédaigneraient pas s’asseoir devant des tables clandestines par les temps qui courent. Il n’y a, pour l’instant, que le personnel politique qui ait échappé à cet ennuyeux épinglage, mais comme les restaurants de l’Assemblée nationale ainsi que du Sénat continuent de fonctionner, tout comme les cantines des ministères, difficile de lui reprocher son manque d’audace. Que celui qui n’a pas rêvé durant ces dernières semaines de prendre place dans un simple bistrot jette la première pierre a ces accros du zinc ! Et comme l’expliquait dernièrement Guy Savoy, tous les restaurateurs sont taraudés par l’envie de rouvrir, parce qu’ils en ont assez de vivre dans l’expectative. Considérons aussi le cas de tous ceux qui ont crânement annonce leur réouverture le 1er février et qui sont finalement sagement rentres à la maison par crainte de représailles très dissuasives. Cette impuissance révèle bien le malaise général. ll faut rester lucide, à ce point avancé de l’épidémie, si demain matin le Gouvernement autorisait la réouverture des restaurants de France et retirait les aides, le monde des CHR serait confronté à une catastrophe économique sans précédent car la clientèle, à quelques exceptions près, ne serait pas présente au rendez-vous. Cela ne veut pas dire que l’État doit pour autant user et abuser de la fermeture des restaurants comme ce fut le cas en mai et en novembre. Ces établissements ne représentent pas un danger particulier et ne doivent pas servir de variable d’ajustement pour limiter la circulation générale, Le gouvernement italien l’a bien compris. Il vient de maintenir le couvre-feu de 22 heures à 5 heures dans la Botte tout en autorisant la réouverture des restaurants et des bars.

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