Condamnés a la dînette

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Ce couvre-feu ne vise pas directement les restaurateurs, mais il sonne comme un coup de grâce pour beaucoup d’entreprises du secteur. Il s’ajoute à une série de mesures qui, elles, ciblaient directement les CHR et qui n’ont montré absolument aucun effet dans le ralentissement de la propagation de l’épidémie. Les cafés étaient déjà fermés et voilà une grosse partie des restaurants condamnés à mettre en scène une dînette. Beaucoup de professionnels parisiens se demandent si cela vaut la peine de continuer. Ils ne se souviennent même plus à quoi ressemble un touriste. Les déjeuners se réduisent comme peau de chagrin en raison du télétravail qui s’étend chaque semaine. À l’occasion des vacances scolaires, nombre de leurs habitués ont quitté la capitale pour des zones sans contraintes. Rentabiliser une entreprise de restauration s’apparente un peu plus chaque jour à une mission impossible. Comment ne pas être tenté de baisser les bras ? Non seulement, les aides promises par le Gouvernement tardent, mais aussi elles ne sont pas à la hauteur de l’enjeu. Même si la masse salariale inutilisée est aujourd’hui à la charge de l’État, les charges fixes pèsent toujours sur les restaurateurs. Elles sont composées de loyers, voire de redevances de gérance, de factures d’entretien, d’énergie et même de quittances d’assurances. Pendant la pandémie, le compteur tourne et les chiffres de la colonne « passif» donnent le tournis aux chefs d’entreprises. Imaginer qu’un nouveau PGE va éviter des faillites est un leurre, alors qu’on sait qu’en 2021 beaucoup d’acteurs ne pourront pas honorer la première échéance des emprunts souscrits durant le confinement.

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