Créée en 2014, l’enseigne Gueuleton rassemble 26 restaurants, mais aussi une activité traiteur qui anime des évènements en France et en Europe. Le succès de ce concept décalé et rustique doit beaucoup à une communication qui met en avant la dimension festive de cette chaîne s’adressant aux « bons vivants ».
C’est en réinventant le banquet gaulois que Vincent Bernard-Comparat et Arthur Edange sont parvenus à créer la chaîne de restaurants Gueuleton, qui compte aujourd’hui 26 restaurants, le plus souvent installés dans les centres-villes. L’ouverture du petit dernier est en préparation à Crans-Montana. Le succès de l’unité de Genève, ouverte fin 2023, a déjà poussé le franchisé helvète à récidiver dans cette station suisse très huppée.
En 2012, Arthur Edange était sur les bancs d’une école d’expert comptable lorsqu’il a tout lâché pour suivre son acolyte Vincent Bernard-Comparat dans une aventure qui relevait plutôt de l’évènementiel. Ce dernier a reçu une formation hôtelière au lycée de Talence qu’il met en pratique durant ces premières expériences, qui consistaient à organiser des dîners thématiques dans la région de Bordeaux. «On privatisait des restaurants pour y mettre en place des soirées autour du cochon de lait, du foie gras, de la truffe, des escargots ou des fruits de mer », se souvient Vincent. Les deux compères, originaires du sud-ouest, et amateurs de chasse et de pêche, ne cachent pas leur passion pour la table.
Cette restauration peut conventionnelle s’organisait autour de feu de bois, de braseros ou de tournebroches. Une atmosphère très festive règne et rapidement les deux hommes fidélisent de nombreux aficionados, qualifiés par le site de «bon vivants ». Ce succès les pousse à ouvrir en 2014 un premier restaurant Gueuleton à Agen (Lot-et-Garonne), puis les franchisés ont pris le relais, offrant à l’enseigne une couverture nationale. Depuis plusieurs années,Vincent Bernard-Comparat et Arthur Edange, ont cédé leur restaurant d’Agen pour se consacrer à la gestion de l’enseigne. C’est désormais l’établissement du franchisé palois qui fait figure de pilote et forme les nouveaux exploitants. «Nous considérions que l’âme d’un restaurant, c’est la présence dans les murs du patron et nous n’avions plus le temps de nous occuper directement de ce local », explique Vincent Bernard-Comparat et Arthur Edange.
Les deux associés continuent de gérer leur chaîne depuis le Lot-et-Garonne. L’ampleur de leur tâche est importante. Outre le parc de restaurants, ils veillent sur l’activité traiteur, représentée par 19 équipes tournant dans l’Europe entière afin d’animer des évènements dans l’esprit Gueuleton. Ces agapes sont souvent pantagruéliques, avec à la clé de belles pièces de viandes rôties ou grillées, et des magnums de vins qui tournent autour des tables.Cette ambiance festive réunit une communauté de 1,8 million de followers sur l’ensemble des réseaux sociaux. Gueuleton édite aussi un magazine à son nom. Vendu en kiosque, il met en scène ces ripailles auxquels participent une horde de porteurs de béret arborant le plus souvent une barbe fournie. Le look de Vincent Bernard-Comparat devient tendance…
Pour autant, l’entreprise reste très sérieuse. Les franchisés, le plus souvent issus du monde de la restauration investissent ainsi, hors foncier, de 500 000 € à 1 M€ dans des établissements de taille variable. Le Gueuleton de Bayonne (Pyrénées-Atlantiques) ne propose que 40 places assises. En revanche, celui de Rennes (Ille-et-Vilaine) offre 100 places mais dispose également d’une terrasse de 130 places. Il vient de prendre place début novembre dans la maison qui abritait précédemment la Fontaine aux Perles, l’ancien restaurant étoilé de Rachel Gesbert. En fonction des restaurants, les CA évoluent de 1 à 2 M€. Le ticket moyen est à un niveau assez élevé (55 à 60 €), ce qui positionne l’enseigne largement au-dessus de la moyenne des chaînes. Mais Gueuleton s’adresse d’abord à des épicuriens comme l’indique Vincent Bernard-Comparat : «Les gens qui nous suivent se retrouvent dans nos valeurs. »