L’Auberge du Pont fait peau neuve

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À Pont-du-Château, l’Auberge du Pont écrit une nouvelle page de son histoire. Cet ancien relais de batellerie transformé en auberge en 1835 vient d’inaugurer sa toute nouvelle salle, en lieu et place de la terrasse.

Exit la terrasse, place à une salle dans l’air du temps, ouverte sur l’extérieur et les rives de l’Allier : l’Auberge du Pont entame un nouveau virage après plusieurs mois de travaux. Une deuxième salle résolument moderne, qui joue sur les matières, venant s’ajouter à la première, toujours nappée, « un peu plus bourgeoise » . Mais le cadre de l’auberge reste sobre et élégant. Une sobriété assumée pour laisser toute la place à la créativité du chef dans l’assiette. La cuisine colorée de Rodolphe Reugnauld s’est offert un nouvel écrin pour être valorisée. « En tout, nous avons investi 650 000 € et nous avons aussi refait la cuisine, avec un espace dédié à la pâtisserie », explique le chef.

Depuis 2005, lui et sa femme Christelle, originaire du Cantal, se sont installés dans cet ancien relais de batellerie et n’ont de cesse de valoriser les produits auvergnats. Mais pas seulement… Le chef originaire de Bretagne ne renie pas ses racines et aime apporter des touches bretonnes dans sa palette auvergnate. Comme son turbot sauvage confit 100 % Bretagne au beurre demi-sel, son écrasé de pommes de terre de Noirmoutier à l’andouille de Guéméné et sa sauce au vin rouge d’Auvergne, qui fait partie des plats signatures de l’établissement, ou l’invitation aisée du sarrasin qui vient apporter croustillant et équilibre sur certaines créations. « Je l’utilise pour remplacer la peau d’un poisson, par exemple. On appelle ça le kraz, en Bretagne » , dit-il.

Une cuisine qui fait le lien entre l’Auvergne et la Bretagne.

Une cuisine qui fait le lien entre l’Auvergne et la Bretagne.

Un pont entre l’Auvergne et la Bretagne

L’Auvergne, le chef la connaît bien, et l’a découverte enfant, en venant chaque année en vacances avec ses parents du côté de Thérondels, entre Aveyron et Cantal. Après ses études de cuisine à Dinard, puis à Rennes, le Breton a choisi le Cantal pour venir faire sa première saison, à l’Auberge des Montagnes, à Pailherols. C’est là qu’il rencontre Christelle, sa femme, qui travaille toujours main dans la main avec lui, côté salle.

Sa cuisine ? « Sincère et vraie. Une cuisine du produit, dit-il. Mais pour être cuisinier, il faut avant tout être généreux. » Et pour mètre étalon, Rodolphe Reugnauld garde justement précieusement en tête l’Auberge des Montagnes. La Bretagne a beau être affichée sur son col de cuisinier et sur la carte, son attachement à l’Auvergne se lit dans ses plats, avec la mise en valeur des producteurs locaux. Comme les fromages d’Olivier Nivesse, le canard du Domaine de la Limagne, les œufs de Léa à Vitrac, les fruits rouges des Vergers d’Ornon, les escargots d’Antoine Chenard ou les huiles de Blot-l’Église. La mise en place de cette nouvelle salle vient finir d’harmoniser cet établissement auvergnat, qui place l’humain au cœur de sa démarche.

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