Laurent Nègre, qui détient déjà deux établissements dans le 9e arrondissement, L’Étincelle et Les Marmots, vient de racheter la Grille Montorgueil.
Laurent Nègre, qui détient déjà deux établissements dans le 9e arrondissement, L’Étincelle et Les Marmots, vient de racheter la Grille Montorgueil. Cet ancien bistrot fait partie des grilles parisiennes, des restaurants historiques qui devaient sans doute leur nom à un édit pris sous Louis XIV obligeant les marchands de vin à protéger leurs échoppes en installant des grilles aux fenêtres.
Aveyronnais, originaire de Saint-Geniez-d’Olt, Laurent Nègre rêvait depuis longtemps de racheter un vieux bistrot parisien. Il a sauté sur l’occasion lorsque Francis Moissonnier, propriétaire de plusieurs restaurants et brasseries, dont le Mazarin et une autre grille, la Grille Vintage, rue Mabillon, a fait part de son souhait de revendre le bistrot de la rue Montorgueil. À cette occasion, Laurent Nègre s’est associé à Emmanuel Diemoz, qui veille sur les aspects comptables et administratifs de la société. L’établissement, ouvert sept jours sur sept, emploie une dizaine de personnes. Il dispose de 60 places assises et d’une terrasse d’une vingtaine de places. Il bénéficie en outre d’un sous-sol privatisable de 20 places.
Un décor historique.
Depuis deux ans, La Grille Montorgueil était en légère perte de vitesse et Laurent Nègre a entrevu dans ce bistrot un potentiel encourageant, dans un quartier en plein renouveau. En outre, cette adresse est chargée d’histoire. Jean Gabin y a tourné son premier grand succès Gueule d’amour (1937). Plus récemment, Elia Suleiman y a tourné des scènes de son film It must be heaven, présenté lors du dernier Festival de Cannes. L’établissement a gardé son décor de bistrot du début du siècle. Laurent Nègre entend y réaliser des travaux au mois de février, mais il ne souhaite rien changer dans le décor en se contentant d’un « rafraîchissement ». Pour relancer cette adresse, il mise avant tout sur une amélioration de l’offre de la carte. Passionné par les produits, il va proposer des huîtres, des charcuteries du Massif central, de belles viandes, des poissons de première fraîcheur et une déclinaison de plats canailles constituée essentiellement d’abats.
Un chef, François Lomet, a été recruté. Ce professionnel, passé par O’Bourpif (Paris 16e), Le Soleil (Paris 7e) et Le Villaret (Paris 11e), dispose d’un CV éloquent dans la bistronomie parisienne. Il a notamment mis en place un semainier qui fixe des rendez-vous aux habitués, comme le bourguignon de bœuf du mardi ou le boudin de chez Parra du jeudi. Côté vins, le patron a déployé une proposition de 25 vins au verre. Depuis la reprise de l’établissement fin octobre, la politique commerciale conduite par Laurent Nègre a attiré une nouvelle clientèle. Après ces débuts encourageants, le restaurateur, comme beaucoup de ses collègues parisiens, doit actuellement faire face à une baisse de fréquentation due aux grèves, mais il reste optimiste sur le moyen terme.
50, rue Montorgueil, 75002 Paris
Tél. : 01 42 33 21 21