Le Bœuf sur le toit, une institution parisienne
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Ce lieu mythique célèbre son 100e anniversaire cette année. Propriétaire de ce restaurant–music-hall, Moma Group a rénové l’établissement festif en conservant son cachet typique des Années folles.
Benjamin Patou (P-DG de Moma Group) et Patrick Bruel se sont associés, plus de cinq ans auparavant, pour racheter cette adresse au groupe Flo. La réouverture du Bœuf sur le toit, dans son nouvel écrin, était initialement prévue en mars 2020, mais la crise sanitaire a changé la donne. Aussi, le restaurant-cabaret n’accueille ses nouveaux clients que depuis l’an dernier.
Lors de sa création, en 1922, l’établissement de la rue du Colisée (Paris 8e) a constitué un repère de musiciens, de poètes, de peintures et d’intellectuels réunis autour de Jean Cocteau, alors propriétaire des lieux. Plus tard, des personnalités comme Christian Dior, Coco Chanel, Pablo Picasso, Joséphine Baker, Charles Trenet et Léo Ferré ont fait partie des habitués du Bœuf. D’ailleurs, dans ce restaurant noctambule est née l’expression « faire un bœuf », synonyme de concert et de performance improvisée. « L’objectif était de reprendre cette institution où les artistes se sont rassemblés. Nous voulions garder cette partie historique et une dimension musicale importante », explique Laurene Barbut, directrice de la communication de Moma Group.
Le design intérieur de l’établissement a été confié au créateur de mode Alexis Mabille. Ce spécialiste de la haute couture a privilégié un décor inspiré des années 1930-1940, soit les plus glorieuses du restaurant, qui a fêté son centenaire le mois dernier. « En visitant les lieux, j’ai senti les vibrations qui ont fait du Bœuf sur le toit ce qu’il a été. Et le projet que j’ai créé est là pour redorer et faire revivre son faste à cette adresse mythique du Paris du début du XXe siècle », justifie Alexis Mabille.
Atmosphère jazz ou cabaret
Le Bœuf sur le toit s’articule aujourd’hui en trois parties. Son restaurant – chargé de miroirs, de lustres et de cadres en bois marquetés à la feuille d’or – présente des assiettes réconfortantes de brasserie. Au menu, gros escargots de Bourgogne (24 €), généreuse sole meunière
(64 €), macaroni aux morilles (28 €), coquelet sauce diable (28 €) ou un bien-nommé bœuf sur le bœuf (40 €). L’écailler offre notamment à sa carte des huîtres de l’ostréiculteur Joël Dupuch. Sa partie bar est composée de canapés bas et de mobilier en marbre rouge, surplombée par une fresque rendant hommage… à Jean Cocteau. Cet endroit à l’atmosphère chaude, où l’on peut aussi se restaurer, donne sur la partie music-hall du Bœuf sur le toit. Tous les lundis soir, des soirées jazz y sont organisées. Le reste de la semaine laisse place à une ambiance de cabaret. « Du mardi au samedi, des meneuses de revue se produisent autour du pianiste Victor Le Douarec. Ce sont des soirées music-hall avec de la variété française et internationale », précise Laurene Barbut.
Lors de la soirée du centenaire, des danseuses de Charleston, un groupe de jazz et Patrick Bruel – amateur de chansons des années 1930 – ont animé cet anniversaire. De même, le comédien Francis Huster a scandé un texte contant l’histoire du Bœuf sur le toit. Une légende du rap a fait aussi partie de la fête. « Joey Starr est entré dans le jeu et a chanté une chanson avec Patrick Bruel, confie la directrice communica-tion de Moma Group. C’est l’effet bœuf ! »