Le Café Ventadour réveille le centre-ville

Nombre de locaux commerciaux sont vacants dans le centre-ville d’Ussel. L’offre de restauration reste également rudimentaire dans cette sous-préfecture. Aussi l’ouverture à l’automne dernier du Café Ventadour a-t-elle représenté un événement local important. L’enseigne sur laquelle est inscrit « Ventado(o)ur Maison de plaisir » donne le ton. « C’est un clin d’œil à nos amis de la famille Téchoueyres, propriétaire de la Co(o)rniche, au Pyla », explique Nicolas Gaume.

Ce chef d’entreprise est l’un des trois associés qui ont racheté, il y a deux ans, un ancien café bien situé devant une petite place historique de la ville. Tous trois évoluent dans des secteurs différents éloignés de la restauration. « Nous souhaitions participer à l’animation du cœur de ville en créant un établissement où régnerait une ambiance conviviale et festive en début de soirée, poursuit Nicolas Gaume. Au départ, notre ambition était limitée. Nous souhaitions créer un bar avec une offre de restauration apéritive. Mais au fil des étapes de la restauration, notre objectif s’est trouvé plus élevé que prévu. »

L’Europe et les collectivités locales ont néanmoins amorti le choc de l’investissement. Nicolas Gaume estime que l’ensemble des aides représente près de 10% de la facture globale. « Ce n’est pas un projet capitalistique, précise-t-il, mais un coup de cœur. Notre premier souci, c’est simplement d’équilibrer les comptes. »

Finalement, les deux étages de l’établissement ont complètement été remodelés avec l’aide de la décoratrice Virginie Lemoine. À l’étage, une cuisine ouverte a été aménagée à côté d’une petite salle plus intime, davantage dédiée à la restauration. Au rez-de-chaussée, la salle s’anime autour d’un large comptoir en dekton. Des matériaux nobles – bois, métal et marbre des tables – ont été privilégiés. L’été, la baie de l’établissement s’ouvre largement pour communiquer avec une élégante terrasse de 36 places assises donnant sur une petite place historique et la maison ducale de la famille Ventadour, qui a longtemps régné sur la région.

Les trois associés reconnaissent qu’ils ont largement dépassé leurs prévisions d’investissement initial. Mais le résultat est à la hauteur et le chiffre d’affaires se révèle déjà plutôt encourageant. « L’hiver a été assez positif, assure Nicolas Gaume, nous espérons que cela ne traduit pas seulement l’effet de curiosité. » Au mois de septembre, un chef réputé, Laurent Binon, devrait prendre en main les cuisines.

En dépit du standing de l’établissement, le Café Ventadour propose un menu complet à 19,50€, afin de rester en phase avec le marché local. Les prix des plats varient entre 15€, pour des coquillettes jambon au beurre truffé, à 29,50€ pour une poêlée de ris de veau sauce morilles. L’offre, adroitement structurée, alterne entre le local (entrecôte limousine) et l’exotisme (gambas d’Argentine). Une manière de concilier les aspirations de la clientèle locale et celles des touristes.

Nicolas Gaume reconnaît que son incursion dans le secteur n’a pas été de tout repos même s’il est habitué à la gestion des entreprises : « J’ai découvert que dans ce métier on était en permanence sur la brèche. De même, avec le roulement du personnel, il n’est jamais possible de communiquer avec l’ensemble des 10 employés de l’équipe. » Il admet aussi avoir découvert des aspects insoupçonnés du métier : « Comme nous fermons du dimanche soir au mercredi midi, il n’est pas toujours aisé de travailler en frais, surtout en fin de semaine. C’est une des raisons qui va peut-être nous pousser à élargir notre plage d’ouverture. »